En Tunisie, malgré des lois strictes et des campagnes anti-tabac, près de la moitié des hommes continuent de fumer. Face à cette réalité, des experts internationaux appellent à repenser la lutte contre le tabac et à intégrer des alternatives moins nocives.
Malgré un dispositif juridique complet, la consommation de tabac reste élevée en Tunisie, notamment chez les hommes et les jeunes adultes.
Selon la dernière enquête MICS de 2023, près de 50 % des hommes fument régulièrement, et chez les jeunes adultes, la prévalence atteint presque 50 %. En revanche, les femmes restent globalement peu concernées, avec seulement 1,9 % de fumeuses régulières.
Dans plusieurs pays, limiter les conséquences du tabac sans chercher à l'éliminer immédiatement a fait ses preuves. La Suède, par exemple, a fortement réduit son taux de fumeurs grâce au Snus et aux sachets de nicotine, avec seulement 5,4 % de la population concernée.
En Tunisie, cette approche pragmatique reste absente. Les produits de substitution sont largement diabolisés et ignorés par les politiques publiques, alors que la science montre que le tabac combustible est beaucoup plus dangereux que les alternatives sans fumée.
Alternatives au tabac : une approche pragmatique
Pour le Dr Mark Tyndall, spécialiste canadien des addictions, la lutte contre le tabac doit aller au-delà de l'interdiction. Selon lui, offrir des alternatives moins nocives, comme la vape, est une question de santé publique et d'équité, surtout pour les populations vulnérables.
Il dénonce l'inefficacité des mesures traditionnelles : interdictions strictes et ressources mobilisées pour empêcher de fumer, n'empêchent pas les comportements à risque et peuvent même mettre les patients en danger. À ses yeux, la nicotine n'est pas le problème, ce sont les produits combustibles qui tuent.
Dans son nouveau livre Vaping: Behind the Smoke and Fear, il affirme que fournir des produits nicotiniques moins nocifs, comme la vape, aux grands fumeurs est une question de justice sociale, d'équité en santé et de vie ou de mort.
Pour une politique efficace, il préconise un cadre légal clair pour les produits sans fumée, un contrôle strict de leur qualité, leur intégration dans les programmes de sevrage, une formation des professionnels et une communication réaliste, basée sur la science et adaptée au contexte local.
Publié le 25/09/25 12:01