La devise anatolienne a atteint un nouveau plus bas historique après la démission du ministre turc du ministre du Trésor et des Finances, Lütfi Elvan, dans la nuit du mercredi des suites de ses divergences sur la politique de baisse des taux imposés par le président, Recep Tayyip Erdoğan.
La livre turque a chuté de 2,1% à 13,53 pour un dollar jeudi, portant les pertes de cette année à 45%. La monnaie était en baisse de 1,5% à 13,45 pour un billet vert à 11H.
Recep Tayyip Erdoğan a remplacé l'ancien argentier par son gendre et adjoint au ministère des Finances, Nureddin Nebati. Le nouveau ministre est un fervent défenseur de la campagne d'Erdogan portant sur l'abaissement des taux d'intérêt. En effet, la semaine dernière, Nebati a salué la volonté du président à poursuivre la politique monétaire en place.
La Banque centrale de Turquie a réduit ses taux à trois reprises depuis le mois de septembre en l'abaissant de 400 points de base son taux directeur pour le ramener à 15% dans un contexte inflationniste dans lequel les prix ont suivi une hausse générale de 20%. Les conséquences de la politique monétaire antinomique à l'orthodoxie monétaire ont conduit à un effondrement de 27% au cours du mois dernier.
Le président turc n'en a cure de l'hyperinflation qui touche la population. Le spectre de la pauvreté plane continuellement sur les ménages aux revenus modestes. Certains aliments, comme l'huile ou les produits laitiers, ont vu leur prix augmenter chaque semaine.
Les retombées de la dévaluation de la monnaie turque ne se limitent pas uniquement à la conjoncture anatolienne. En effet, la faiblesse de la livre aurait des effets différenciés puisque des banques européennes comme BNP Paribas, ING et Unicredit se retrouvent exposées en raison de leur détention de dette turque en devise étrangère et en devise locale.
Mariem Ben Yahia
Publié le 02/12/21 16:22