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Maroc : Plus de 33.000 entreprises ont fait faillite en trois ans

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Bloquées par des charges fiscales inadaptées, exclues des marchés publics et ignorées par les programmes de soutien, les très petites entreprises marocaines sont de plus en plus nombreuses à mettre la clé sous la porte.

 

 

Au Maroc, les très petites entreprises (TPE) peinent à survivre. Selon les dernières données publiées par l'Instance marocaine des très petites entreprises (IMPE), plus de 33.000 d'entre elles ont mis la clé sous la porte entre 2021 et 2024.

Ce chiffre, multiplié par trois en l'espace de seulement trois ans, pourrait franchir la barre des 40.000 d'ici la fin de l'année.

L'étude de l'IMPE, menée auprès d'un échantillon de 670 entreprises réparties sur l'ensemble du territoire, explique que près de la moitié (48 %) des structures interrogées ont moins de trois ans d'existence. Et seules 3 entreprises sur 10 parviennent à dépasser les cinq ans d'activité.

En cause, une difficulté massive d'accès au financement. Près de 90 % des défaillances recensées sont attribuées aux conditions strictes imposées par les banques, notamment en matière de garanties. Pire encore, la moitié des entrepreneurs sondés ignorent l'existence même des dispositifs de soutien mis en place par l'État ou les institutions partenaires.

Une fiscalité étouffante

Au-delà des difficultés d'accès au financement, les très petites entreprises marocaines subissent un environnement fiscal et administratif peu adapté à leur réalité. Selon l'IMPE, 76 % des patrons estiment que les charges sociales, notamment la CNSS et l'impôt sur le revenu, sont inadaptées à la structure fragile de leurs entreprises.

L'étude pointe du doigt la complexité des démarches, le poids des prélèvements souvent disproportionnés par rapport aux chiffres d'affaires, et l'absence de mécanismes de soutien ciblés. Les dispositifs qui devaient leur être réservés, comme l'accès aux marchés publics, restent largement hors de portée, avec 70 % des répondants affirment n'en avoir jamais bénéficié, en dépit des quotas prévus par la réglementation.

L'insertion dans les circuits internationaux est, elle aussi, quasi inexistante. Pas moins de 97 % des TPE marocaines n'ont jamais participé à un salon international soutenu par les autorités. Et en interne, plus d'une entreprise sur deux n'a jamais accédé à un programme de renforcement des capacités, ce qui freine leur montée en compétences et leur compétitivité, notamment dans les secteurs stratégiques comme le numérique, l'artisanat, l'agroalimentaire ou les services.

Jihen Mkehli

 

Publié le 17/07/25 09:25

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