Forcée par l'incertitude mondiale, la Banque de France ajuste ses prévisions de croissance pour 2025.
La Banque de France a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2025, estimant désormais une progression du PIB de seulement 0,7 %, contre 0,9 % précédemment et 1,2 % initialement envisagé.
Cette révision tient principalement aux investissements des entreprises et aux exportations, qui pourraient souffrir du contexte international, bien que la consommation intérieure semble plus favorable.
Parallèlement, l'institution maintient sa prévision de croissance pour 2024 à 1 %, légèrement supérieure aux 0,9 % annoncés précédemment.
Grâce à un reflux significatif de l'inflation, qui devrait se limiter à 1,3 % en moyenne cette année, le pouvoir d'achat des Français est renforcé.
En conséquence, selon la banque, la consommation devrait résister mieux que prévu, avec une hausse estimée à +1 % cette année.
L'incertitude règne sur les perspectives économiques
Olivier Garnier, directeur général des statistiques et des études à la Banque de France, a commenté cette révision en soulignant que : “Le mot-clé reste l'incertitude. Si, depuis décembre, celle-ci portait sur le budget de la France, elle concerne aujourd'hui principalement le contexte international”.
En effet, dans ce contexte économique incertain, la guerre commerciale lancée par les États-Unis sous la présidence de Donald Trump vient complexifier la situation. La Banque de France note que l'exposition des exportations françaises de biens au marché américain, représentant seulement 1,7 % du PIB français, est bien inférieure à celle de l'Union européenne dans son ensemble, qui atteint 2,8 % du PIB.
A cet effet, la Banque de France a révisé ses prévisions à la baisse pour les investissements des entreprises, un facteur important pour la croissance à court terme.
Néanmoins, l'économie française pourrait retrouver un regain d'activité à partir de 2026, avec des prévisions de croissance de 1,2 % en 2026 et 1,3 % en 2027, permettant d'éloigner ainsi les craintes d'une récession.
En ce qui concerne le chômage, le taux devrait rester relativement stable. Après un pic attendu à 7,8 % en 2025 et 2026, une légère baisse est prévue à 7,4 % en 2027.
Jihen Mkehli
Publié le 13/03/25 10:29