Faisant partie du groupe des pays peu libres économiquement, la Tunisie se classe 27e en Afrique et 124e dans le monde, sur un total de 165 pays et territoires évalués.
Être un État économiquement libre signifie disposer d'un environnement où les citoyens et les entreprises peuvent agir avec autonomie, où les règles de propriété sont respectées et où l'intervention de l'État reste proportionnée.
Pour mesurer cette liberté à l'échelle mondiale, le think tank canadien Fraser Institute publie chaque année son rapport Economic Freedom of the World. L'édition 2025 dresse un état des lieux précis dans 165 pays et territoires, en s'appuyant sur 45 indicateurs regroupés en cinq grandes catégories.
La première mesure la taille de l'État, à travers les impôts, la propriété publique et les dépenses publiques. Le système juridique et les droits de propriété évaluent l'indépendance de la justice, l'efficacité des forces de l'ordre et la protection des droits privés.
La solidité monétaire prend en compte l'inflation, la croissance de la masse monétaire et la gestion des devises étrangères. La liberté du commerce extérieur reflète la facilité de circulation des biens, des capitaux et des personnes, tandis que la réglementation examine l'encadrement des activités économiques et financières.
La Tunisie parmi les pays peu libres économiquement
Dans ce classement, la Tunisie se situe au 27e rang en Afrique en matière de liberté économique et 124e au niveau mondial, avec un score global de 5,88 sur 10. Elle figure ainsi parmi le troisième quartile, qui regroupe les pays considérés comme peu libres économiquement.
En analysant les différents indicateurs, le meilleur score de la Tunisie est obtenu dans la catégorie stabilité monétaire, avec 7,14/10, suivie de la liberté du commerce extérieur (6,59) et de la réglementation (5,61). La taille de l'État obtient 5,41, tandis que la catégorie la moins performante reste le système juridique et la protection des droits de propriété, avec 4,62/10.
Le Maroc devance légèrement la Tunisie
Pour mettre le classement de la Tunisie en perspective, il est utile de comparer ses résultats à ceux de ses voisins maghrébins et nord-africains. Le Maroc devance légèrement la Tunisie, se classant 9e en Afrique et 94e au niveau mondial, avec un score global de 6,38. Il appartient néanmoins à la même catégorie que la Tunisie, celle des pays peu libres économiquement.
L'Égypte, quant à elle, occupe le 40e rang en Afrique et le 149e dans le monde, avec un score global de 5,08 la plaçant parmi les pays les moins libres sur le plan économique.
La Libye et l'Algérie présentent une situation similaire. La Libye est 47e en Afrique et 157e au niveau mondial, avec un score de 4,80, tandis que l'Algérie se classe 48e en Afrique et 162e dans le monde, avec un score de 4,24. Ces deux pays figurent également dans la catégorie des pays les moins libres économiquement.
Les économies les plus libres
Pour le reste de l'Afrique, ce sont Maurice (21e), les Seychelles (31e) et le Cap-Vert (44e) qui occupent le haut du classement continental. Ces pays partagent plusieurs caractéristiques : de petites économies ouvertes, une réglementation relativement souple, et des systèmes juridiques qui favorisent l'investissement et la protection de la propriété privée.
À l'échelle mondiale, c'est Hong Kong qui conserve la première place, avec un score de 8,85 points, suivie de près par Singapour (8,50), la Nouvelle-Zélande (8,33), la Suisse (8,28) et les États-Unis (8,10), qui complètent le top 5. Ces économies se distinguent par une faible intervention de l'État, une forte protection des droits de propriété et une ouverture commerciale.
Jihen Mkehli
Publié le 29/09/25 10:29