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Face aux actualités, comment développer son esprit critique ?

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A l'ère des fake news, de l'intox et de la volonté d'embrigadement, comment rester lucide et raisonner avant de se faire une opinion et de la partager ? 

Dans une conversation ou en dessous d'un statut facebook, les divergences d'opinions divisent : quelles soient sexistes, idéologiques, politiques … Chacun de nous a développé des croyances, des stéréotypes, des schémas de pensées qui lui sont inspirés de ses "codes" (convictions et habitudes) et de sa "sphère" (sociale, culturelle, professionnelle…). Cet héritage qui nous vient de l'enfance et se consolide avec l'âge, le vécu, les inspirations… 

D'où viennent les croyances ? 

Une croyance c'est tout simplement ce qu'on croit ! Ce sont les idées auxquelles nous adhérons, sans forcément avoir cherché une explication objective. Celle-ci peut être héritée, elle n'est pas nécessairement basée sur un vécu personnel : on peut l'avoir entendue ou observée chez les autres: famille, mentor, figure d'inspiration… 

Elles deviennent notre "carte du monde", nos représentations mentales, notre réalité. 

Quelle est l'influence des croyances ? 

Notre carte (somme de nos croyances) puise ses ressources dans notre environnement : notre famille, nos cercles d'amis, collègues, notre domaine d'activité, les réseaux sociaux et les médias que nous suivons. Nous ne recevons donc pas toute l'information => Biais dimensionnel. 

Et en plus d'être filtrée par notre environnement, l'information sera traitée selon nos croyances => Biais Culturel.

Une croyance bien ancrée en nous, nous semble suffisante, évidente, confortable. Elle va donc biaiser le traitement de l'information collectée.

On est donc plus attentif à une information qui va dans le sens de ce qu'on sait/pense déjà car celle-ci nous sécurise. Son traitement sera plus simple et plus rapide => Biais Cognitif. 

Elles font donc qu'on ne se questionne pas, qu'on ne doute pas, qu'on ne souhaite pas en savoir plus.

Pourquoi les croyances ont autant d'impact sur notre réflexion ?

Sur-exposé à l'information (Biais Dimensionnel), notre cerveau, pour préserver son énergie minimise l'effort pour le traitement de l'information (Biais Cognitif). Il préférera aller piocher dans ce qu'il a d'acquis (Biais Culturel) plutôt que d'ouvrir un chantier d'écoute, de sélection d'information et d'analyse basés sur un processus logique. C'est donc pour cela qu'il préférera renforcer ses croyances et se baser sur elles pour formuler une opinion. 

Ce choix du cerveau, d'aller vers le moins fatigant constitue un "automatisme", une "habitude", un chemin simple, connu et peu risqué qu'il préfère emprunter. Cette action est gérée par le cortex préfrontal latéral gauche, à l'avant de notre tête. 

Cette partie du cerveau anticipe en nous démotivant face à des actions qui requièrent trop d'énergie. Sachez que notre cerveau gère une matrice Coût (énergétique)/ Bénéfice et recherche à tout prix à optimiser ses efforts. 

Plus le coût énergétique est important plus la motivation à faire la tâche (de traitement de l'information) risque de diminuer.  

Transition

Comment n'être ni crédule, ni parano ? 

Pour ne pas être crédule, il suffit d'avoir recours au doute. Douter de ce qu'on pense et/ou de ce qu'on entend permet l'enrichissement des connaissances et constitue un pas de plus vers l'amélioration et le progrès. 

Mais cela requiert du temps et de l'énergie donc, faut-il douter de tout ? Tout dépend du bénéfice que nous allons retirer de la réflexion. 

Pour mieux analyser l'information qui vient jusqu'à nous, il peut être utile de la questionner : 

" Est-elle exhaustive ? ", 

" Vient-elle uniquement de ma sphère socio-culturelle ? ", 

" Ré-active-elle mes croyances ? ", 

" Y a-t-il une réponse automatique, intuitive qui jaillit dans mon esprit ? ", 

" Est-elle utile à questionner ? "

Installer ces questions parmi nos habitudes pour qu'elles agissent comme des "alarmes mentales" dans l'objectif (permet) de réexaminer nos raisonnements. 

Si on ne souhaite pas faire cet investissement énergétique, rien de nous empêche de rester silencieux et ne pas exprimer notre opinion. La parfaite occasion de développer son écoute active. 

Par Zhaira Bennani

Coach-formatrice en développement du potentiel humain, consultante en communication et en image @well'com.

Publié le 13/09/19 10:58

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