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Après des semaines de négociations, Donald Trump a pris l'Europe de court en annonçant une surtaxe de 30 % sur ses exportations. Elle doit ainsi choisir : riposter ou faire des concessions pour sauver l'accord.
Donald Trump a annoncé, samedi 12 juillet, l'imposition de nouveaux droits de douane à hauteur de 30 % sur tous les produits en provenance de l'Union européenne.
La décision, rendue publique sur sa plateforme Truth Social, a provoqué un vent d'inquiétude à Bruxelles, d'autant qu'elle intervient alors que des négociations commerciales entre les parties semblaient proches d'aboutir.
Dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, Trump dénonce le déficit commercial des États-Unis vis-à-vis de l'Union, qu'il qualifie de " l'un des plus lourds ". Il accuse les 27 de profiter du marché américain et estime que " les États-Unis ont accepté de continuer à négocier malgré ce déséquilibre criant ". Il laisse néanmoins une porte entrouverte, évoquant un possible " ajustement " si Bruxelles accepte ses conditions.
À compter du 1er août, toutes les exportations européennes et mexicaines vers les États-Unis seront soumises à ces nouveaux droits de douane. Une mesure aux conséquences potentiellement lourdes pour plusieurs secteurs importants du continent, des constructeurs automobiles aux viticulteurs, en passant par l'industrie pharmaceutique.
L'Europe abasourdie, mais encore dans l'option du dialogue
Pour Bruxelles, c'est une mauvaise surprise. Depuis trois mois, les équipes européennes négociaient un compromis avec Washington autour d'une taxe unique de 10 %, sur le modèle de l'accord trouvé en mai entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Malgré les réticences de pays comme la France, les 27 semblaient prêts à s'aligner sur ce taux.
Refusant pour l'instant de riposter, Ursula von der Leyen a déclaré dimanche 13 juillet que l'Union européenne ne répliquerait pas immédiatement, privilégiant l'option d'un accord. " L'UE a toujours été claire : nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas ", a-t-elle insisté.
Elle n'écarte toutefois pas des mesures de rétorsion si aucun compromis n'est trouvé d'ici au 1er août. " En même temps, nous allons continuer de préparer des contre-mesures afin d'être pleinement prêts ", a ajouté Ursula von der Leyen.
Pour rappel, l'Union européenne a préparé des droits de douane sur des produits américains d'une valeur d'environ 21 milliards d'euros, en réponse aux droits de douane de 25 % imposés par Donald Trump sur les importations d'acier et d'aluminium plus tôt cette année. Mais elle a annoncé en avril suspendre ces mesures pour laisser la place à un accord commercial plus large avec l'administration Trump.
Jihen Mkehli
Publié le 14/07/25 09:49
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