ilboursa.com

CURE, la startup qui a fait de Mohamed Dhaouafi l’un des jeunes les plus innovateurs du monde arabe

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1

 

S'illustrant au plan international aussi bien dans le domaine scientifique que médical, notamment avec sa nomination dans la liste " 30 Under 30 Middle East " de Forbes, Mohamed Dhaouafi promeut le capital humain tunisien. Diplômé de l'École nationale des ingénieurs de Sousse et de Tunis Business School, il a renforcé son image de pionnier avec sa Startup " CURE BIONICS " fondée en 2018, qui produit et développe des prothèses bioniques et des solutions de rééducation physique en utilisant les nouvelles technologies telles que la réalité virtuelle. Celui qui préfère le qualificatif " d'innovateur à inventeur " s'est entretenu avec la rédaction d'ilBoursa sur son parcours et sur les perspectives de développement de ses produits.

Genèse de CURE BIONICS

Le processus créatif et entrepreneurial de Mohamed Dhaouafi s'est déclenché dans un challenge universitaire suite à un constat chiffré. " Il existe 30 millions d'amputés dans le monde, dont 5% d'entre eux disposent de prothèses. 70% de ceux qui possèdent ce dispositif se disent insatisfaits ". L'entrepreneur voulait ainsi rendre une part de mobilité aux porteurs de prothèses. L'esquisse de la commercialisation a été élaborée, en premier lieu, avec des étudiants de l'École Nationale des Ingénieurs de Sousse (ENISo).

Au départ, il s'agissait du développement de prothèses mécaniques. Cependant, Mohamed Dhaouafi, suite à un désaccord entre toute l'équipe et l'arrêt du projet, décide de mener son projet en solitaire au terme de sa scolarité, pour son projet de fin d'études, et de développer un modèle de commercialisation pour un nouveau produit. Il est question d'une prothèse bionique personnalisable avec possibilité d'être rechargée à l'énergie solaire.

Quid du fonctionnement ?

" Il existe trois catégories de prothèses, à savoir esthétiques, mécaniques et bioniques. Les dernières sont réparties sur deux classifications, soit la neuronale et la myoélectrique ", indique Mohamed Dhaouafi. Les prothèses développées par CURE BIONICS sont myoélectriques, " c'est-à-dire qu'elles mesurent l'activité électrique liée à l'activité musculaire, en réagissant à la stimulation des muscles à proximité du moignon ", explique le novateur avant d'ajouter que " l'utilisateur peut recroqueviller ses doigts ou étirer son poing ".

Des membres imprimés en 3D

Pour les personnes nées avec une agénésie, malformation d'un membre à la naissance, ou ayant subi des amputations, la technique de production utilisée résout deux problématiques, celle du prix conséquent des prothèses ainsi que celle des livraisons chronophages.

Une prothèse coûte environ 45 mille dinars et peut aller jusqu'à les 200 mille dinars pour des versions plus sophistiquées. L'impression en 3D évite de payer le coût assez élevé d'une prothèse traditionnelle. Elle permet de remplacer les méthodes conventionnelles qui sont plus longues et plus coûteuses. Les prothèses bioniques imprimées en 3D utilisent une matière première écologique à base d'amidon de maïs, appelé PLA ". La startup développe aussi ses propres technologies en termes de capteurs et cartes électroniques ce qui explique les prix modérés.

" Outre les coûts inférieurs, des productions plus rapides, la capacité de réaliser du sur-mesure est également un point fort de CURE ". La Startup " offre des coques personnalisables rendues possible grâce à l'impression 3D ". Cependant, disposer d'un bras bionique ne fait-il pas de l'utilisateur un super-héros ou un porteur du gant de Thanos ?

A cette question Mohamed Dhaouafi a répondu que la motivation de CURE BIONICS est " d'encourager ces personnes à voir leur différence comme étant un superpouvoir ".  Les options du sur-mesure offertes par la Startup sont nombreuses et peuvent prendre la forme de tatouages, d'éclairages LED ou encore des détails de fashion.

Quelle vision pour CURE BIONICS

L'entrepreneur tunisien pousse encore la recherche sur l'optimisation de la prothèse avec des essais menés par des médecins avec des patients. Parmi les nouveautés étudiées se trouvent la durée d'utilisation grâce à la possibilité d'ajustement de l'emboîture et de recyclage de la partie carcasse pour le cas des enfant qui grandissent et dont la morphologie change.

Un projet est en cours portant sur la rééducation physique via la réalité virtuelle. Cela permettrait aux personnes se trouvant dans des zones rurales ou marginalisées et à toute personnes traumatisées de se rétablir grâce à une expérience immersive en étant chez soi avec un casque de réalité virtuelle et un Smartphone ", décrit Mohamed Dhaouafi.

A cet effet, un jeu inspiré de Spiderman est testé pour faciliter la reprise des mouvements. Des études commerciales ont également lieu car le prochain objectif pour CURE BIONICS est son lancement officiel.

Enchaînant les distinctions, la revue technologique prestigieuse “MIT Technology Review” du Massachusetts Institute of Technology (MIT) s'est également intéressé à sa Startup il y a six mois. Mohamed Dhaouafi redore le blason de la Tech tunisienne puisqu'il devient le premier tunisien à figurer dans la revue depuis 1992. En 2019, il obtient une autre reconnaissance du programme Obama Africa Leader.

Par Myriam Ben Yahia

Publié le 07/10/20 15:48

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :

ACTUALITES RELATIVES
29/04/2024 Aux États-Unis, l'inflation atteint 2,7% en mars
27/04/2024 La BTK Bank se redresse : PNB record et résultat net au vert pour la deuxième année consécutive
27/04/2024 Moulin d’or passe sous le giron du mexicain Grupo Bimbo
26/04/2024 Tunis accueillera le Green Growth Summit, catalyseur de la transition et des investissements verts
26/04/2024 Eric Vittenet, nouveau Directeur Général du Mövenpick Hotel du Lac Tunis
26/04/2024 Le tourisme représente désormais près de 12% du PIB des Émirats Arabes Unis en 2023
26/04/2024 Dix millions de dinars de bénéfice net pour la BTS Bank en 2023
26/04/2024 L'ambassadeur américain Joey Hood en visite à Tozeur