"Le meilleur espoir de la Tunisie pour la réforme économique est Marouane El Abassi, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie", c'est ce qu'a indiqué l'agence de presse américaine Bloomberg dans un article publié ce lundi 24 décembre 2018 par le spécialiste des affaires étrangères en particulier celles du Moyen-Orient et du monde islamique, Bobby Ghosh.
Nommé en février, écrit l'auteur de l'article, l'ancien responsable et professeur d'économie de la Banque mondiale a réussi à imposer une politique monétaire restrictive. Il coordonne également avec d'autres ministères le respect des conditions du FMI et négocie des accords avec l'Algérie et la Libye qui permettraient à la Tunisie d'acheter du pétrole en dinar tunisien, atténuant ainsi la pression exercée sur ses réserves en devises.
"El Abassi a relevé le taux directeur de la banque centrale, qui est passé de 5% à 5,75% en mars, puis à 6,75% en juin. Depuis lors, il a résisté aux appels du FMI pour de nouvelles hausses de taux, et a défié de sombres prévisions en maintenant le taux d'inflation à 7,5%", souligne Bloomberg.
Selon les normes tunisiennes, ce sont des réalisations importantes. "Il a très bien réussi à contenir les choses", a déclaré Francis Ghiles, qui étudie l'Afrique du Nord et la Méditerranée occidentale au Centre for International Affairs de Barcelone. "Sa performance fait déjà l'objet de comparaisons avec le Marocain Abdellatif Jouahri, le banquier central le plus respecté d'Afrique du Nord".
Toujours selon l'article de Bloomberg, El Abassi jouit d'un haut degré d'indépendance, grâce à une loi de 2016 protégeant la banque centrale du gouvernement et lui donnant un contrôle total sur la politique monétaire. « El Abassi a la possibilité de prendre des risques que la plupart des politiciens ne prendraient pas », déclare Sarah Yerkes, chercheuse en Tunisie pour le Fonds Carnegie pour la paix internationale.
O.E.O
Publié le 24/12/18 22:04