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Agriculture en force, finance et énergie en panne : Le visage contrasté de l’économie tunisienne

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1

 

 

Par Moez Hadidane

Tera Finances/Tera Training

 

Au deuxième trimestre 2025, l'économie tunisienne a progressé de 3,2 % en volume, par rapport à la même période de 2024 (glissement annuel), selon les comptes nationaux trimestriels établis aux prix constants de 2015 et corrigés des variations saisonnières. En comparaison avec le premier trimestre 2025 (en glissement trimestriel), la croissance du PIB ressort à 1,8 %. 

Agriculture

L'activité agricole a poursuivi son amélioration, enregistrant une croissance en volume de 9,8 % en glissement annuel, contribuant positivement pour 0,84 point de pourcentage à la croissance globale du PIB (3,2 %).

Industrie

La valeur ajoutée du secteur industriel a progressé de 3,4 % en glissement annuel.
Les industries manufacturières ont augmenté de 3,9 %, grâce à la hausse dans :

Les industries non manufacturières (secteur de l'énergie, des mines, de l'eau, de l'assainissement et du traitement des déchets) a enregistré une croissance globale de 2,1 %, portée notamment par un bond de 39,5 % de la production minière. Le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) a crû de 9,6 % en glissement annuel.

Services

La valeur ajoutée des services a progressé de 1,9 % en glissement annuel, contribuant pour 1,21 point à la croissance globale. Cette progression est due notamment à :

Les plus fortes variations de la Croissance par sous-branche au T2-2025

Au deuxième trimestre 2025, la plus forte progression sectorielle a été enregistrée par la branche " Extraction des produits miniers ", dont la valeur ajoutée s'est accrue de 39,5 %, après une 17,6% au T1-2025. Toutefois, son poids limité dans l'économie (0,6 % du PIB) fait que son apport à la croissance globale de 3,2 % n'a été que de 0,24 %.

En deuxième position figure le secteur des industries chimiques, qui a affiché une hausse de 10,1 %, après une baisse de 3,9 % au premier trimestre. Avec une part de seulement 1 % du PIB, sa contribution à la croissance demeure modeste, soit 0,10 %. Arrive ensuite le secteur de l'agriculture et de la pêche, dont la croissance a atteint 9,8 %, après +7,3 % au T1-2025. Compte tenu de son poids relativement important dans l'économie (8,5 % du PIB), il représente la plus forte contribution sectorielle, à hauteur de 0,84 %.

À l'inverse, quatre sous-branches ont enregistré une contraction au cours de la période. Le recul le plus marqué a concerné le " Raffinage de pétrole ", avec un taux de -62,3 %, après -91,4 % au premier trimestre. Désormais limité à 0,1 % du PIB, ce secteur a retranché 0,05% à la croissance globale. Vient ensuite " l'extraction de pétrole et de gaz naturel ", en baisse de 12,1 % après -7,2 % au T1-2025.

Représentant 1,8 % du PIB, ce secteur a amputé la croissance de 0,21%. Enfin, le secteur des " activités financières et assurances " a vu sa valeur ajoutée reculer de 6,8 %, après -8,6 % au trimestre précédent. Avec une part de 4,4 % du PIB, il constitue la principale source de contribution négative, soit -0,30 %.

 

 

Contribution sectorielle à la croissance au T2-2025

Le classement des contributions sectorielles à la croissance de 3,2 % enregistrée au deuxième trimestre 2025 met en évidence la prédominance du secteur de l'agriculture et de la pêche, dont l'apport a atteint 0,84 %. Il est suivi par le secteur de la construction, qui, grâce à une progression de 9,6 % et une part de 4,1 % dans le PIB, a contribué à hauteur de 0,40 %.

Vient ensuite le secteur des industries mécaniques et électriques, affichant le même taux de croissance que la construction et représentant 4,0 % du PIB, avec une contribution de 0,39 % au taux global.

À l'opposé, le secteur des activités financières et assurances s'impose comme le principal facteur négatif, amputant la croissance de 0,30 %. Il est talonné par l'extraction de pétrole et de gaz naturel, dont la contribution s'élève à -0,21 %, et par le raffinage de pétrole, avec -0,05 %. Enfin, le secteur textile enregistre une légère contribution négative de -0,02 %, conséquence d'une baisse de 1 % de son activité et d'un poids de 2,3 % dans le PIB.

 

 

Demande intérieure et commerce extérieur au T2-2025

Croissance économique aux six premiers mois 2025

Au premier semestre 2025, l'économie tunisienne a enregistré une croissance moyenne de 2,4 %, portée par une progression de 1,6 % au premier trimestre et de 3,2 % au deuxième trimestre. Sur cette période, le secteur de l'extraction des produits miniers s'est distingué par la plus forte hausse, avec une croissance de 28,6 %, suivi par l'agriculture et la pêche, en progression de 8,6 %. Le secteur de l'hébergement et de la restauration arrive en troisième position, affichant une croissance de 6,4 %.

Bien que le tourisme ne représente que 3,2 % du PIB, sa contribution à la croissance globale de 2,4 % n'a été que de 0,20 %. À l'inverse, les branches en repli au deuxième trimestre confirment leur tendance négative sur l'ensemble du semestre : le raffinage de pétrole chute lourdement de 73,1 %, l'extraction du pétrole et du gaz naturel recule de 9,7 %, les activités financières et assurances se contractent de 7,7 %, et le textile enregistre une baisse plus modérée de 1,3 %.

 

 

Contribution sectorielle à la croissance au S1-2025

Au premier semestre 2025, l'économie tunisienne enregistre une croissance de 2,4 % en glissement annuel, tirée par des contributions sectorielles contrastées. Le principal moteur provient de l'agriculture, sylviculture et pêche, dont la valeur ajoutée s'est accrue de 8,6 %. Représentant 8,5 % du PIB, ce secteur a généré à lui seul une contribution positive de 0,73 % à la croissance globale.

Le commerce et réparation, premier secteur en termes de poids économique (11,7 % du PIB), a progressé de 2,4 %, ce qui s'est traduit par une contribution de 0,27 %. La construction s'est également distinguée, ajoutant 0,26 % à la croissance du semestre.

À l'inverse, plusieurs branches ont freiné l'élan global, en particulier les activités financières et d'assurance (-0,34 %), l'extraction de pétrole et de gaz naturel (-0,17 %), le raffinage de pétrole (-0,05 %) ainsi que l'industrie textile, habillement et cuir (-0,03 %).

Ainsi, le rythme de croissance de 2,4 % résulte avant tout du dynamisme de l'agriculture (en volume), du commerce et de la construction, partiellement neutralisé par les difficultés persistantes des secteurs énergétiques, du textile et des services financiers.

 

Publié le 25/08/25 08:59

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