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Après avoir maintenu le taux inchangé en février, la banque centrale turque a annoncé une hausse spectaculaire de son taux directeur principal de 5 points à 50%, marquant ainsi son plus haut niveau depuis 2003.
La Turquie est confrontée à une inflation sans précédent, avec une augmentation des prix approchant les 70% sur un an, alimentée par la dépréciation de la livre turque de plus de 40% par rapport au dollar.
Cette décision fait suite à une précédente augmentation du taux, passant de 8,5% à 45% entre juin et janvier, en réponse à cette détérioration.
La banque centrale a signalé qu'elle pourrait être amenée à relever davantage les taux si l'inflation continue de se détériorer de manière significative et persistante.
La majorité des économistes anticipaient un maintien du taux, à quelques jours seulement des élections municipales du 31 mars, que le président Recep Tayyip Erdogan espère exploiter pour remporter notamment Istanbul, la plus grande ville du pays.
Il soutient que des taux élevés alimentent l'inflation et qu'une baisse stimulerait la croissance, l'emploi et les exportations, même si cela compromet la stabilité des prix. Mais ces dernières années, la Turquie a favorisé un modèle économique axé sur la consommation et l'investissement, avec un soutien massif aux grands projets immobiliers, mais cette orientation la rend vulnérable à une hausse des taux.
D'autre part, la dévaluation de la livre turque a incité les citoyens à se tourner vers le dollar et l'or pour protéger leurs économies, exerçant ainsi une pression supplémentaire sur la monnaie.
Il est à noter que la Banque centrale a dépensé plus de 200 milliards de dollars pour soutenir la livre turque au cours des deux dernières années.
Jihen Mkehli
Publié le 22/03/24 12:21
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