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Le déficit courant s'est nettement élargi pour s'établir, à fin août 2018, à 7,675 milliards de dinars, ou 7,2% du PIB, après avoir atteint 6,767 milliards, ou 7% du PIB, une année auparavant, selon les données rendues publiques ce vendredi par la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
Outre la détérioration de la balance commerciale, l'aggravation du déficit courant est en bonne partie imputable à la contribution très faible de la balance des services. Rappelons qu'avant 2011, l'important excédent de la balance des services avait un effet modérateur notable, contribuant à maintenir le déficit courant à des niveaux relativement modérés.
L'impact de la détérioration des paiements extérieurs continue à être perceptible au niveau des réserves en devises qui se sont établies, au 12 septembre 2018, au voisinage de 3,9 milliards de dollars, soit l'équivalent 69 jours d'importations contre 93 jours à fin 2017
En raison de l'acuité du déséquilibre entre l'offre et la demande, le marché de change a connu une accélération du rythme de dépréciation du dinar vis-à-vis des principales devises, au cours de la période récente. Du premier au 12 septembre 2018 et par rapport à toute l'année 2017, le dinar s'est déprécié de 10,7% et de 5% face à l'euro et au dollar américain respectivement, indique la BCT.
Les exportations du secteur des mines et phosphates poursuivent leur baisse
Au niveau des exportations de biens, le dynamisme du secteur agricole et agroalimentaire (occasionné par une bonne récolte d'olive à huile et de dattes) a contribué à l'amélioration des recettes totales durant les mois passés et ce, en dépit de la baisse des prix internationaux de ces deux produits de plus de 11% en moyenne.
Egalement, les secteurs du « Textile, habillement et cuir » et des « Industries mécaniques et électriques » ont profité de l'amélioration de la demande extérieure et des prix pour renforcer leurs exportations.
Toutefois, les exportations du secteur des mines et phosphates ont poursuivi leur tendance baissière, enregistrant un repli de -3,8%, au terme des huit premiers mois de 2018 après une régression de -15,2% un an auparavant.
Des pressions sur les dépenses d'importation
La hausse persistante des prix internationaux des matières premières, conjuguée à la dépréciation du dinar ont alimenté les pressions sur les dépenses d'importation. Au terme du mois d'août 2018, la valeur des importations de matières premières et de semi-produits a enregistré une hausse de 22,6%, contre 21,3% à fin août 2017, pour atteindre 12,9 milliards de dinars.
Egalement, les importations de produits énergétiques ont fortement progressé de 40,9% pour avoisiner 5,4 milliards de dinars durant ladite période contre 3,8 milliards une année auparavant. De leur côté, les importations de produits de consommation ont affiché un rythme de progression encore soutenu (11,8% contre 16,2% à fin août 2017) pour dépasser 9,1 milliards de dinars.
Les recettes touristiques demeurent en-deçà des performances de 2014
Au niveau de la balance des services, le renforcement progressif des entrées des non-résidents s'est traduit par la hausse des recettes touristiques, qui se sont élevées, à fin août 2018, à 870 millions d'euros contre 691 millions durant la même période de 2017, tout en demeurant en deçà des performances de l'année 2014 (1,057 milliard d'euros à fin août 2014).
De leur côté, les revenus du travail en espèces ont totalisé 913 millions d'euros, au terme des huit premiers mois de l'année, contre 880 millions un an auparavant.
O.E.O
Publié le 14/09/18 16:02
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