S&P Global Ratings vient de publier une note dans laquelle elle a examiné les effets de la guerre en Ukraine sur les banques du Moyen-Orient et de l'Afrique (MEA).
Pour les banques notées en Afrique du Nord, dont celles tunisiennes, les analystes de S&P pensent qu'elles ont une exposition limitée. "Les banques tunisiennes et égyptiennes notées ont une activité minimale en dehors de leur pays d'origine, tandis que pour le Maroc, la plupart des activités à l'étranger se situent en Afrique subsaharienne", explique l'agence de notation.
Néanmoins, le conflit Russie-Ukraine pourrait entraîner une augmentation significative de l'aversion au risque des investisseurs. "Dans la région MEA, nous pensons que le Qatar, la Turquie et la Tunisie seraient les plus vulnérables", estime S&P.
Pour la Tunisie, précise S&P, le problème se situe au niveau souverain et concerne le gouvernement qui essaie de conclure un accord avec le FMI pour financer son déficit de 2022. "Compte tenu de l'exposition croissante des banques tunisiennes à l'État, toute pression supplémentaire au niveau de l'État serait susceptible d'affecter leur solvabilité", souligne S&P.
L'agence de notation indique, par ailleurs, que le conflit pourrait également toucher le secteur du tourisme de certains pays au moment où ils se remettent de la pandémie de COVID-19, notamment ceux qui dépendent des visiteurs russes ou ukrainiens, comme les Émirats arabes unis (EAU), la Turquie, l'Égypte et la Tunisie.
"Nous nous attendons à ce qu'une baisse des visiteurs russes pèse potentiellement sur les banques en Égypte, au Maroc, en Turquie et en Tunisie, où les expositions et les recettes touristiques contribuent de manière importante à l'économie et aux expositions des banques", prévoit S&P.
Omar El Oudi
Publié le 07/03/22 14:19