Marouane El Abassi : Oublions-nous de parler du Club de Paris, la Tunisie ne fera pas défaut

Un panel de haut niveau s'est tenu hier soir à Sousse dans le cadre de la 35è édition des Journées de l'Entreprise. Cette session spéciale a enregistré la participation de la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, le gouverneur de la BCT, Marouane El Abassi, le président de l'Ordre des experts-comptables de Tunisie, Walid Ben Salah, et l'expert et universitaire Moez Labidi.

Le gouverneur de la BCT a ouvert la réunion en rappelant l'évolution des principaux indicateurs de l'économie tunisienne depuis sa nomination à la tête de la BCT en février 2018. Par la suite, M. El Abassi a fait savoir que son institution n'a pas procédé cette année à la monétisation de la dette publique. " La seule opération était celle du remboursement du crédit de 1 milliard de dollars garanti par les Etats-Unis a été faite à travers des bons de trésor à court terme (BTC) et nous savions que la Tunisie bénéficiera dans quelques semaines des DTS du FMI ".

Quant au nouveau programme avec le Fonds Monétaire International (FMI), M. El Abassi a déclaré que " nous sommes en train de tout faire pour avoir rapidement un accord acceptable, implémentable et durable avec le FMI ". Selon ses dires, l'accord sera conclu courant le premier trimestre de l'année 2022.

Et d'ajouter que le nouvel accord avec le FMI donnera un signal positif aux bailleurs et investisseurs internationaux et devra restituer leur confiance.

La Tunisie n'ira pas au Club de Paris

Evoquant le récent rapport de Bank of America qui prévoit le recours de la Tunisie au Club de Paris pour restructurer sa dette extérieure, M. El Abassi a carrément éliminé cette hypothèse. " Nous disposons aujourd'hui d'un stock de devises de plus de quatre mois d'importation ce qui nous rassure quant au remboursement de notre dette extérieure. La Tunisie n'ira pas au Club de Paris et je dirais même qu'il n'y aura pas de défaut de paiement et oublions-nous d'en parler ", a-t-il déclaré.

Le gouverneur de la BCT a également indiqué que les marges de manœuvre existent et " sont encore faisables " malgré les dernières dégradations de la notation souveraine de la Tunisie qui " sont injustes ", affirme M. El Abassi.

Omar El Oudi

Publié le 10/12/21 10:21