La production libyenne de pétrole est en berne. Elle s'est établie à 1,3 million de barils par jour (b/j) ces derniers jours et pourrait se rétracter encore plus en raison de problèmes budgétaires, selon la compagnie pétrolière nationale, la National Oil Corporation (NOC).
La NOC a annoncé un cas de force majeure sur les exportations du terminal pétrolier de Hariga, afin de s'exonérer de sa responsabilité légale envers ses clients .Le site est exploité par une des filiales de la compagnie d'État, appelée Arabian Gulf Oil Co (AGOCO), qui fait face à un différend budgétaire avec la Banque centrale de Libye. N'ayant pas reçu son budget depuis le mois de septembre 2020, l'AGOCO a déclaré, le 18 avril, qu'elle réduirait sa production de 100.000 de b/j.
La fermeture du port de Hariga a conduit à une baisse de la production pétrolière libyenne en passant de 1.25 million de b/j à moins de 1 million de b/j. Les pertes quotidiennes dues à la fermeture du port pourraient dépasser les 118 millions de dinars libyens, soit de 26 millions de dollars.
Mercredi 21 avril, une autre filiale, la Sirte Oil Company, a annoncé qu'elle n'était pas en mesure de maintenir la production pétrolière. C'est à travers une lettre adressée par le président du conseil d'administration de la société, Massoud Souleiman Moussa, au président de la NOC, Mustafa Sanalla, que la production pourrait être suspendue dans les 72 heures en raison de difficultés budgétaires.
La mission d'appui des Nations unies en Libye (MANNUL) a déclaré que " la production ininterrompue de pétrole ainsi que le maintien de l'indépendance et de l'impartialité de la NOC sont une pierre angulaire importante de la stabilité économique, sociale et politique ".
L'année dernière, la production pétrolière libyenne a été interrompue après que les forces rebelles du maréchal Hafter aient bloqué les exportations d'hydrocarbures pendant neuf mois.
Mariem Ben Yahia
Publié le 23/04/21 08:04