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En huit mois, le Nigéria a perdu 2 milliards de dollars à cause des vols de pétrole. Les pertes peuvent paralyser l'économie nigériane étant donné que le pétrole et le gaz alimentent les recettes en devises du pays à hauteur de 90%. Les vols ne sont pas récents et persistent depuis des années, ce qui a fait rétrograder le Nigéria du rang de premier producteur africain de pétrole au profit de l'Angola.
L'industrie pétrolière nigériane est aux prises de vols structurels et d'une grande ampleur. Un réseau d'oléoducs illégaux est installé dans la région du delta du Niger et s'étend sur 4 kilomètres de long. La production de pétrole est passée de 2.5 millions de barils par jour (b/j) en 20211 à un peu plus d'un million de b/j en juillet 2022, selon la compagnie nationale Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC). Le gouvernement nigérian avait précédemment évalué les vols autour de 200 mille b/j, siphonnés sur les pipelines et revendus au marché noir.
La situation nigériane est l'un des exemples les plus flagrants de la corruption qui gangrène l'industrie pétrolière africaine. En effet, les majors italienne, Eni, et l'anglo-néerlandaise, Royal Dutch Shell, ont auparavant été jugées pour avoir versé 1,1 milliard de dollars en pots-de-vin afin d'obtenir un gisement pétrolier offshore, du nom d'OPL 245.
La corruption et les vols d'or noir au Nigéria représentent, par ailleurs, une catastrophe humaine. Au mois d'avril 2022, au moins 110 personnes ont trouvé la mort en raison d'une explosion dans une raffinerie illégale de pétrole, située au sud du pays.
Mariem Ben Yahia
Publié le 29/11/22 08:17
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