Après un record des recettes touristiques en 2024, qui confirme une année favorable pour plusieurs indicateurs économiques au Maroc, les transferts de fonds des Marocains résidant à l'étranger poursuivent leur hausse.
Les transferts de fonds des Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont atteint 11,77 milliards de dollars en 2024, contre 11,53 milliards de dollars en 2023, soit une hausse de 2,1 %, selon les données de l'Office des changes marocain,
Par ailleurs, le flux net des investissements directs étrangers (IDE) a atteint 1,72 milliard de dollars, en progression de 55,4 % par rapport à 2023.
Cette hausse s'explique par la croissance des recettes d'IDE, qui ont augmenté de 24,7 % pour atteindre 4,32 milliards de dollars, tandis que les dépenses ont progressé de 10,3 % pour s'établir à 2,6 milliards de dollars.
Baisse de des investissements directs marocains à l'étranger
En parallèle, le flux net des investissements directs marocains à l'étranger (IDME) a reculé de 23,2 %, s'établissant à 605 millions de dollars. Cette baisse s'explique par un décalage entre l'évolution des recettes et des dépenses liées à ces investissements.
Par ailleurs, la régularité et l'ampleur des transferts de fonds des MRE suscitent des réactions en Europe. L'Union européenne (UE) envisage l'adoption d'une directive visant à limiter ces flux via les banques marocaines implantées sur son territoire.
Selon les autorités européennes, ces transferts, largement effectués à travers des établissements financiers marocains, nuisent aux banques locales en réduisant leur part de marché et en favorisant une sortie de capitaux.
La mesure envisagée pourrait ainsi restreindre l'accès des banques étrangères aux services financiers pour leurs clients résidant dans l'UE, impactant directement les établissements marocains opérant en Europe et, par conséquent, les MRE qui utilisent ces canaux pour envoyer de l'argent au Maroc.
Jihen Mkehli
Publié le 07/02/25 13:54