Les prix du gaz en Europe atteignent de nouveaux records historiques

Les prix sur les marchés du gaz en Europe ont atteint de nouveaux records historiques, hier mercredi, en raison d'une forte demande à l'approche de l'hiver, notamment en Asie, mais aussi d'une offre et de réserves limitées dans le monde.

Le marché européen de référence, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais, grimpait à la mi-journée en France de 25,1% à 145,19 euros le mégawattheure (MWh) quand le prix du gaz britannique pour livraison le mois prochain gagnait aussi 25,1% à 367,78 pence par thermie (une unité de quantité de chaleur).

Le choc gazier s'apparente à un vent de panique. Partout dans le monde, les stocks de gaz sont faibles tout en s'épuisant de plus en plus à l'approche de l'hiver. Aux réserves en berne, se mêle une forte demande chinoise en augmentation de 25% au cours du premier semestre 2021, en rythme annuel.

Premier importateur de gaz devant le Japon, l'empire du Milieu s'est fixé des limites annuelles aux émissions de gaz à effet de serre dues à l'extraction minière de charbon. La Chine doit ainsi imposer des coupures d'électricité dans certaines usines afin de réduire sa consommation de charbon, dont est issu 70% de son courant électrique.

Des températures douces en hiver pourraient arrêter la flambée des prix. Néanmoins d'autres facteurs pourraient être maîtrisés pour réduire l'envolée des cours. En effet, la mise en fonctionnement du gazoduc North Stream 2, reliant la Russie à l'Allemagne, l'an prochain semble être une première solution.

Toujours est-il que le Vieux-Continent fait face à des approvisionnements russes réduits cet été. En effet, le géant gazier russe, Gazprom, a pris la décision de ne faire transiter que très peu de gaz par l'Ukraine. L'adversité est pénalisante pour l'Europe, puisque le mastodonte énergétique détient le monopole des exportations vers l'Europe par gazoduc.

Une éventuelle aggravation du déséquilibre aurait comme effet un renchérissement des prix de gros, ce qui rendrait les subventions à l'énergie dans certains pays insoutenables pour les finances publiques.

La principale issue à ce dilemme est d'assouplir l'équilibre offre-demande d'énergie. A cet effet, le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, a proposé à ses homologues italien et espagnol d'acheter du gaz en commun afin de créer un effet de masse et pousser les prix vers la baisse.

Mariem Ben Yahia

Publié le 07/10/21 12:18