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L’agence de notation nationale PBR rating publie ses perspectives pour l’économie tunisienne

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1

Face aux bouleversements permanents et les défaillances fondamentales de l'économie tunisienne, l'agence de notation PBR rating a rendu public son étude " Économie tunisienne 2020 : état des lieux et perspectives ". Rendant compte de l'évolution de la conjoncture dans son ensemble mais aussi en fournissant une analyse sectorielle, PBR dresse un bilan enténébré de la situation économique en Tunisie.

Cette première note macroéconomique sur les perspectives économiques tunisiennes post-Covid, présentée hier mardi 29 septembre, vise à évaluer l'impact de la crise actuelle sur l'économie tunisienne ainsi que sur le budget de l'Etat et un certain nombre d'indicateurs macroéconomiques. L'objectif est de permettre une meilleure compréhension des phénomènes économiques et financiers que traverse le pays et de favoriser une sortie de crise rapide et pérenne.

Les services marchands, les plus touchés

Le secteur tertiaire est à la peine. La valeur ajoutée générée par le tourisme a dégringolé de 77,5% au deuxième trimestre 2020. Le transport a également vu sa contribution choir de 51,4% entre avril et juin 2020. PBR souligne que cette branche est assurée " essentiellement par des entreprises publiques en difficulté et coûte au pays des points précieux de croissance, à travers notamment des performances logistiques quasi rédhibitoires pour le développement du commerce extérieur et des Investissement Directs à l'Étranger (IDE) ".

Les industries manufacturières dans la gêne

Face aux limitations induites par la pandémie actuelle, les industries manufacturières sont le talon d'Achille de l'économie tunisienne. Elles ont enregistré une décote de leur valeur ajoutée de 27% au deuxième trimestre 2020. Formant 14,7% du PIB de la Tunisie, la valeur ajoutée réalisée par le secteur secondaire s'est établie à 16,8 milliards de dinars en 2019. Les moteurs de l'industrie manufacturières sont les industries Mécaniques et Électriques, Agroalimentaires ainsi que celles du Textile, Habillement et cuir. Habituellement, il s'agit d'un tiercé gagnant puisqu'elles " pèsent 72,4% de la valeur ajoutée de l'ensemble de la branche ". Les industries du Textile, Habillement et Cuirs ont accusé la plus forte diminution en termes de valeur ajouté avec un recul de 42% au deuxième trimestre 2020.

Les Matériaux de Construction, Céramique et Verre (MCCV) n'ont pas pu faire preuve de résilience face à l'instabilité ambiante en observant une chute de 38,4% de leur valeur ajoutée au deuxième trimestre 2020. Les fléchissements enregistrés découlent de leur " forte exposition à la demande des marchés extérieurs et à leur faible valeur ajoutée sur la chaine mondiale ". Les performances du secteur dépendent des marchés européens qui traversent un moment tendu suite à la crise de la COVID-19.

Les industries non manufacturières ont connu la même tendance. " En raison de la baisse des activités extractives, sous le poids des contestations sociales continues dans les zones de production ", la valeur ajoutée apportée par ces industries a chuté de 20,8% au deuxième trimestre de l'année en cours. Cependant, les activités de raffinage du pétrole sont " les plus petites contributrices au PIB avec seulement 16 millions de dinars de la valeur ajoutée en 2019 ".

L'agriculture et la pêche, unique secteur résilient 

Se situant seul dans le vert, le secteur affiche une croissance positive de 7,1% durant les trois premiers mois de 2020 suivie d'un accroissement de 3,6% au deuxième trimestre de l'année actuelle. PBR explique que " durant le confinement général, le secteur a fait preuve d'une certaine maîtrise, avec des chaînes de valeur largement opérationnelles ". Ayant été le plus endurant face aux différentes crises et chocs de 2011 à 2019, le secteur de l'agriculture et de la pêche a observé une croissance de 10,9%.

Projections 

Dans un premier scénario optimiste, le taux de croissance de l'économie tunisienne devrait se contracter de 9,6%, les besoins de financement de l'Etat s'élèveraient à plus de 12 milliards de dinars pour engendrer un déficit budgétaire de 7% avec un taux d'endettement de 85,4% du PIB, alors que le taux de chômage atteindrait les 17,1%.

Dans un second scénario moins optimiste, la croissance serait de -12,3%, le déficit budgétaire s'élèverait à 8%, un taux d'endettement de 88,4% du PIB et, enfin, un taux de chômage de 19,9%.

Consulter l'étude dans sa version intégrale disponible sur le site de PBR Rating

Myriam ben Yahia

Publié le 30/09/20 11:55

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