La livre égyptienne a perdu 17% de sa valeur hier lundi pour s'échanger à 18,2 contre un dollar. La chute s'explique par le retrait massif d'actifs libellés en dollars des marchés du Trésir égyptien par les investisseurs étrangers.
Entre les craintes liées à l'invasion russe de l'Ukraine et le resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale égyptienne qui a relevé son taux d'intérêt directeur de 100 points de base à 9,75% lors d'une réunion d'urgence, prévue initialement pour le 24 mars. Outre le resserrement de la politique monétaire, la banque centrale a autorisé les banques commerciales à fixer leur propre taux de change.
L'invasion russe fait planer le spectre de la sécurité alimentaire en Égypte et fait craindre une envolée des prix alimentaire. Les inquiétudes et la réactivité des autorités égyptiennes s'expliquent par le fait que le pays le plus peuplé du monde arabe est le premier importateur de blé russe et ukrainien.
Dans son récent rapport sur l'Égypte, publié la semaine dernière, Fitch Ratings s'attendait à ce que l'Égypte connaisse une réduction des flux touristiques, une hausse des prix des denrées alimentaires et de plus amples problèmes de financement à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, aggravant la vulnérabilité de l'Égypte aux sorties d'investissements étrangers.
Pour la banque d'investissement, JP Morgan, les investissements étrangers sur le marché obligataire égyptien s'élevaient à 28,8 milliards de dollars fin de 2021, représentant près de 56% des réserves de change et des autres actifs en devises de la Banque centrale d'Égypte.
Actuellement, l'Égypte est en pourparlers avec le Fonds Monétaire International (FMI) pour une éventuelle aide, selon les médias égyptiens, mais aucune demande n'a été officiellement formulée.
Mariem Ben Yahia
Publié le 22/03/22 14:13