La BAD place ses espoirs dans le Plan de développement stratégique de la Tunisie

La Banque africaine de développement (BAD) a publié lundi 22 mai 2017 son rapport annuel "Perspectives économiques en Afrique" qui analyse les performances économiques et sociales récentes des pays d'Afrique. Et son constat sur la Tunisie est plutôt mitigé…

Le rapport souligne d'abord la faiblesse de la croissance du PIB tunisien en 2016 qui a atteint seulement 1% "en-dessous des 2,6 % annoncés dans le budget de 2016". Une croissance décevante que la BAD attribue entre autres à la menace terroriste ainsi qu'à « la fragilité du climat social".

Cette faible croissance a principalement été portée par la consommation "soutenue par les augmentations des salaires dans la fonction publique". Mais le principal problème économique du pays, selon le rapport, c'est "la persistance d'un chômage structurel élevé". Ainsi, le taux de chômage moyen a atteint 15,6 % de la population active en 2016 contre 15,1 % en 2015 malgré les importants recrutements effectués dans le secteur public depuis 2011".

Une situation grave, mais qui est loin d'être sans espoir. La Banque africaine de développement s'attend à une augmentation significative de la croissance en 2017 et 2018, passant successivement à 1,9 et 2,8%. Une accélération de la production qui sera liée "au démarrage des grands projets prévus dans le Plan de développement stratégique 2016-20 et à l'accélération du rythme de mise en œuvre des réformes structurelles".

La BAD estime ainsi que la conjonction de grands investissements et d'une réforme de la fonction publique tunisienne est à même de faire accélérer l'économie tunisienne dans les années à venir.

La croissance africaine marque le pas en 2016

En général, la croissance économique en Afrique a marqué le pas en 2016, atteignant 2,2 %, en raison du recul des cours mondiaux des matières premières, de la faiblesse de la reprise mondiale et de conditions climatiques défavorables qui ont affecté la production agricole dans certaines régions. Elle devrait toutefois rebondir à 3,4 % en 2017 et à 4,3 % en 2018, «si la remontée des cours des matières premières, la reprise de l'économie mondiale et que les réformes macroéconomiques nationales se confirment».

Les progrès restent malgré tout inégaux. La BAD estime que les gouvernements des pays africains doivent intensifier leur soutien à la création d'emplois en prenant des mesures plus ambitieuses et mieux ciblées. «Malgré une décennie de progrès, 54 % de la population de 46 pays africains sont toujours piégés dans une pauvreté à multiples dimensions : santé, éducation et niveau de vie».

Charles-Albert Bareth

Publié le 23/05/17 12:18