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L'intermédiaire en Bourse AFC présente sa stratégie boursière pour 2021

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1

L'intermédiaire en Bourse AFC (Arab Financial Consultants – Groupe ATB) a publié sa revue 2021 dans laquelle ses analystes financiers sont revenus sur le bilan économique et boursier de l'année écoulée et ont présenté la stratégie boursière de l'AFC pour 2021.

Dix années nous séparent du déclenchement d'un bouleversement majeur des bases de la société tunisienne, qu'elles soient économiques, sociales ou politiques. L'aggravation de la crise engendrée par la COVID 19 a entrainé une baisse inédite de la croissance économique tant dans le Monde qu'en Tunisie et pour la première fois, après le recul de 2011, le PIB devrait s'effondrer de plus de 9% en 2020.

L'aggravation des spasmes sociaux (Kamour, Gabès, Kasserine…) reflète, en partie, le rejet d'une démocratie qui est inapte à fournir à ses citoyens la sécurité et la protection sociale. La démocratie tunisienne dix ans après est toujours incapable de fournir au citoyen un mieux-être matériel. En tant que régime politique, elle est malheureusement de plus en plus assimilée à la corruption, au favoritisme clanique et aux dérives régionalistes. En réalité, les solutions existent et le mal (la corruption) que dénonçaient les manifestations entre le 17 décembre 2010 et 14 janvier 2011 est encore présent et s'est même développé. Il n'y a pas de pis-aller, on en a trop eu avec 6 présidents et 8 chefs de gouvernement en 10 ans.

En définitive il n'y a pas d'alternatives, que l'on soit optimiste ou réaliste, la situation nous oblige à dire très haut ce que beaucoup de tunisiens pensent. " Tout ça ? Pour ça ? " " Un appauvrissement généralisé de la population pour avoir une pseudo démocratie entre les mains de corrompus ? ". Alors, par quel bout commencer et peut-on commencer ? Même en étant optimiste, il faudra trancher malgré tout dans le vif et décider que la corruption est l'ennemi principal et prioritaire à combattre.

Il n'y aura pas de commencement de début de résolutions des problèmes de la Tunisie si la corruption qui est un phénomène endémique présent dans tous les secteurs et toutes les catégories sociales n'est pas vigoureusement combattue par des lois temporaires d'exception (mais seront-elles votées par ce parlement ?) et par un corps spécialisé (comme les incorruptibles dirigés par Eliott Ness dans les années 20 aux USA).

Politiquement les étapes de résolution du problème sont classiques : réforme du code électoral, instauration d'un seuil minimal de représentation puis élection législative ; mise en place d'un gouvernement de guerre contre la pauvreté, la corruption et pour la création d'une nouvelle économie tunisienne. L'Etat de droit prendra la suite et les mesures sont bien connues et depuis longtemps identifiées : Financer et cofinancer au travers des Partenariats Public-Privé des travaux de remise à niveau des chemins de fer, des réseaux d'adduction d'eau, de dragage de nos barrages, d'amélioration du réseau routier.

Nous devrions aussi offrir des terrains de sport et des infrastructures de loisirs à notre jeunesse et améliorer les transports en commun pour les utilisateurs de ces moyens dans une période de pandémie. Les hôpitaux publics méritent un effort exceptionnel et chaque gouvernorat devrait être doté d'un CHU. En définitive la Tunisie nouvelle post-corruption sera centrée sur la lutte contre la pauvreté et la précarité, le développement d'un modèle économique plus autocentré, la facilitation de l'investissement et le démantèlement progressif de l'économie de rente. Pour se financer les pouvoirs publics devraient lancer un emprunt de très longue durée (50 ans, 75 ans, 100 ans) souscrits en interne et à l'extérieur en s'appuyant sur les amis que compte la Tunisie. D'ici là, nous allons encore souffrir et 2021 ne sera qu'une étape supplémentaire dans ce long calvaire.

2021, l'incertitude persiste

La recrudescence de l'épidémie de Coronavirus maintient la situation économique du pays dans l'incertitude. Le choc économique provoqué par cette crise sera long à effacer. L'économie Tunisienne montrait déjà des signes de fragilité avant que la pandémie de Covid-19 survienne. En effet, la croissance du PIB était de 1% en 2019. En raison des mesures sanitaires drastiques, qui se sont traduites par notamment plusieurs semaines de confinement, la chute du PIB tunisien en 2020 sera historique. Selon les prévisions de la Banque Mondiale, le recul du PIB serait de 9,1% au titre de l'année 2020 (-7,3% selon le projet du budget de l'Etat 2021).

La perte de confiance des acteurs économiques et la situation fragile des finances publiques ne présagent pas de bonnes augures et pourraient intensifier les faiblesses de l'économie tunisienne : croissance faible, inflation élevée et niveau d'endettement public au plus haut. La reprise va donc probablement être lente et difficile. La vaccination rapide contre la Covid-19 devrait réduire les incertitudes entourant les perspectives économiques. La prudence s'impose en matière de prévisions. Il faudra, peut-être, plus de temps que prévu pour atteindre l'immunité collective et certaines conséquences économiques de la pandémie ne se manifesteront que sur la durée. Les exportations et l'investissement des entreprises restent freinés par l'incertitude ambiante tandis que la consommation des ménages demeure plombée par la baisse du pouvoir d'achat. En tout état de cause nous ne retrouverons pas fin 2021 le PIB de 2019.

Une économie durement touchée

Contraction du PIB de 6% au troisième trimestre 2020 par rapport au troisième trimestre 2019. Toutefois, le PIB rebondit au troisième trimestre (+19,8%) par rapport au trimestre précédent ramenant ainsi la récession des neuf premiers mois à 10%. En glissement annuel et par rapport à la même période de 2019, les neuf premiers mois de 2020 ont été impactés principalement par l'effondrement des services d'hôtellerie et de restauration (-42,7%) et des transports (-29,6%), la contre-performance des industries textiles, habillement et cuir (-19,2%) et l'écroulement du secteur du Bâtiment (-18,4%). En revanche, le secteur des industries agroalimentaires et le secteur de l'agriculture et de la pêche ont enregistré des performances respectives de +5,4% et de +4,7%.

Appréciation de la monnaie tunisienne en décembre 2020 face au dollar américain

Le dinar tunisien a connu une appréciation de 4,3% vis-à-vis du dollar américain qui a atteint 2,722 dinars en décembre 2020 contre 2,839 dinars en décembre 2019. En revanche, le dinar a enregistré une dépréciation de 4,6% face à l'euro qui valait 3,306 dinars en décembre 2020 contre 3,155 dinars en décembre 2019.

Tendance baissière du taux d'inflation

En décembre 2020, le taux d'inflation s'établit à 4,9% contre 6,1% en décembre 2019 et 7,5% en décembre 2018. La baisse constatée en décembre 2020 par rapport à la même période de 2019 résulte principalement de la décélération observée au niveau des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (4,4% contre 5,8% en décembre 2019), du prix des transports (0,6% contre 2,2%), des prix des articles d'habillement et de chaussures (6,9% contre 7,3%), des prix des Meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer (5% contre 8,4%) ainsi qu'au niveau de la santé (7,5% contre 8%).

En moyenne, sur toute l'année 2020, le taux d'inflation s'est rétracté à 5,6% contre 6,7% en 2019 et 7,3% en 2018. Le taux d'inflation sous-jacente (hors Alimentaires et Energie) a clôturé l'année 2020 à 5,9% contre 6,6% à fin 2019 et 7,9% en décembre 2018.

Taux Directeur de la BCT à 6,25%, le plus bas niveau enregistré depuis mars 2018

Suite à la propagation de la pandémie Covid-19, la BCT a décidé en 2020 de baisser deux fois son taux directeur respectivement de 100 points de base le 17 mars 2020 et de 50 points de base le 30 septembre 2020 ramenant ainsi le taux d'intérêt directeur à 6,25%. Cette réduction a pour objectif de contribuer à la mise en place des conditions favorables pour relancer l'investissement et rétablir le rythme de l'activité économique tout en préservant la stabilité financière.

Déclin du TMM à 6,12% en décembre 2020

Conséquemment à la baisse du TD, le TMM du mois de décembre 2020 s'est établit à 6,12% contre 6,13% le mois précédent et 7,81% en décembre 2019.

Baisse des taux obligataires

Le Trésor a collecté durant toute l'année 2020 un total 3.258 millions de dinars en BTA contre 1.014,4 millions de dinars pour l'année 2019. Les taux d'intérêts affichent une nette baisse de 44 points de base pour le BTA 10 ans à 9,53% et de 90 points de base pour le BTA 5 ans à 8,92%. Les émissions privées d'emprunts obligataires en 2020 ont totalisé un montant de 990,3 MDT contre 575 MDT en 2019. Le montant se répartit entre 60,7% pour les banques, 23% pour les sociétés de leasing et 14,3% pour les sociétés de microfinance. 64% du montant de ces emprunts ont été émis sans recours à l'appel public à l'épargne.

Stratégie boursière

La croissance économique sera la grande absente de la période 2019-2022 avec une croissance annuelle moyenne du PIB de -0,3%. En 2020, hormis l'agriculture, aucun grand secteur n'aura enregistré une croissance de ses activités.

Cet environnement macroéconomique fait que le marché ne devrait pas connaitre une tendance globale à la hausse mais des progressions de valeurs spécifiques liées à des facteurs discriminants positifs que nous essayerons de sélectionner : D'abord l'ensemble du marché devrait voir ses bénéfices baisser de 22%.

En effet, le marché principal représente désormais la totalité de la cote en attendant la mise en place effective d'un nouveau marché alternatif au courant de 2021. Le secteur bancaire qui représentait en 2015 plus de 52% de la capitalisation boursière de la BVMT ne représente plus qu'un gros tiers de cette valorisation (35%) et verra ses bénéfices reculer en 2020 de 31%.

Cette baisse relative du secteur financier et bancaire est la résultante de la montée en puissance de sociétés industrielles et de services qui étaient beaucoup plus petites il y a 5 ans. C'est le cas de la SFBT avec une " market cap " de 4 705 MDT contre 2 389 MDT en décembre 2015 c'est le cas aussi de SAH avec 803 MDT contre 425 MDT en décembre 2015.

Pour notre sélection de valeurs pour 2021, nous continuons d'opter pour les sociétés capables de résister face à une conjoncture défavorable et dont l'activité et les performances financières sont peu affectées par les fluctuations économiques auxquelles nous ajouterons des " stocks pickings ". Les 10 sociétés que nous avons choisies appartiennent aux secteurs les plus défensifs tels que l'Agro-alimentaire qui ont connu en 2020 des hausses de leur activité liée à une demande récurrente pour les produits qu'elles commercialisent (lait, yaourt, fromages snacks, jus, eaux, bières…), et le secteur des biens de consommation.

Le secteur des Assurances intègre notre sélection grâce aux effets positifs qu'il tire naturellement de cette période de pandémie (moins de sinistres automobiles et de sinistres " incendies, accidents et risques divers " cette assurance qui permet de protéger les biens et non les personnes, mais aussi plus de revenus financiers issus d'une trésorerie qui s'améliore mécaniquement). Les valeurs " particulières " que nous avons sélectionnées sont issues de l'Industrie et des Matériaux de Construction.

Télécharger la Revue AFC 2021

Publié le 22/01/21 10:27

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