| COURS | GRAPHIQUES | ACTUS | FORUM |
L'Institut Arabe des Chefs d'Entreprise (IACE) a abrité, lundi 20 janvier 2020, la conférence Diaspora tunisienne des Startups (Tunisia Diaspora of Startups) sous l'égide de la TCE, entreprise innovante en entrepreneuriat et en leadership. Ce rendez-vous a réuni les professionnels de l'écosystème des Startups. Ce symposium, faisant partie d'un cycle de conférences, pose comme problématique l'implication de la diaspora tunisienne dans le développement socio-économique de la Tunisie.
Avec 1,3 million de Tunisiens Résidant à l'Etranger (TRE), dont 80% d'entre eux ont fait le choix de s'installer en Europe, la mobilisation des meilleurs talents de la diaspora autour de la thématique de l'entrepreneuriat représente un facteur d'accélération et de succès important pour la mise en œuvre de potentiels projets.
La France est la plus attractive, étant donné que 54% de la diaspora tunisienne s'y installe suivie de l'Italie avec 14% et l'Allemagne avec 7,9%. Mobiliser la manne économique de la diaspora reviendrait à connecter les écosystèmes Nord et Sud en jouant le rôle d'interface. Cependant, habitués à une administration digitalisée et restreinte en termes de démarches, nos concitoyens vivant à l'étranger se heurtent à maints dysfonctionnements.
Le premier est un problème d'information et d'accès aux données. Etant donné que le premier maillon de la chaîne d'engagement à l'investissement renvoie au décryptage de la situation économique du pays. En effet, les institutions étatiques ou encore les médias fournissent des données peu lisibles, incomplètes et insuffisantes.
Un problème de confiance s'instaure alors. A cela s'ajoute l'image renvoyée à la diaspora tunisienne en termes d'instabilité économique, engendrant une augmentation de l'aversion au risque. En effet, selon l'expert en Diaspora et stratégies de mobilisation, Samir Bouzidi, il existe trois prismes pour la diaspora tunisienne. Le premier renvoie aux médias et le second à la situation géopolitique du pays. " Le troisième prisme renvoie à la volonté et la motivation de la diaspora à retourner en Tunisie. Il y a dix ans, les familles poussaient leurs enfants à revenir et à investir dans leur pays d'origine. Aujourd'hui, ces familles résidentes à l'étranger n'encouragent presque plus à l'entrepreneuriat ".
En troisième temps, la diaspora est confrontée à la lenteur ainsi qu'aux complications de pléthore démarches administratives dont l'accès au financement qui reste assez restrictif pour les porteurs de petits projets. S'additionne également un manque de réformes du système bancaire qui revient à stagner à un statu quo basé sur le nivellement par le bas. Les différents intervenants se sont également accordés sur l'urgence de réformer le système bancaire en Tunisie, compte tenu des restrictions des financements et de la surtaxation des transferts d'argent qui peuvent s'élever à 13%.
Notons que cette initiative invite les participants au cycle de conférence à proposer des idées de réformes pour améliorer le climat des affaires ainsi que l'écosystème Startups en Tunisie par le biais de la plateforme Evey.live
Meriem Ben Yahia
Publié le 21/01/20 12:06
Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :