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Rien ne va plus pour la Banque Tuniso-Koweitienne (BTK). En 2020, la banque a continué à enregistrer des pertes portant les capitaux propres à 34% de son capital, une situation qui pourrait conduire à la soumission de la banque à un plan de redressement ou à un plan de résolution. Son rachat par Groupe ELLOUMI pourrait, toutefois, sauver la banque.
La BTK, filiale du Groupe BPCE, vient de publier ses états financiers arrêtés au 31 décembre 2020 tels qu'ils seront soumis à l'approbation de l'Assemblée générale ordinaire qui se tiendra aujourd'hui mercredi 28 avril 2021. Ces états font apparaître un résultat net déficitaire de 32,2 millions de dinars après une perte nette de 31 millions en 2019. La banque porte ainsi ses pertes cumulées à 192,5 millions de dinars.
En 2020, la banque a réalisé des produits bancaires de l'ordre de 143 millions de dinars, contre 155,4 millions une année auparavant, soit un repli de 8%, expliqué par la baisse des intérêts de 11% pour s'établir à 106,5 millions de dinars. Quant aux commissions, elles affichent une croissance de 11% pour s'élever à 20,8 millions de dinars.
De leur côté, les charges d'exploitation bancaire ont régressé de 11% pour se situer à 91 millions de dinars, contre 102,6 millions en 2019, en raison de la baisse des intérêts encourus de 12%. Par conséquent, le Produit Net Bancaire (PNB) de la banque s'est stabilisé à 52 millions de dinars.
Cependant, les dotations aux provisions (32,1 millions de dinars), les frais de personnel (37,6 millions de dinars) et les charges générales d'exploitation (19,4 millions de dinars) ont suffi pour faire passer le résultat d'exploitation en zone rouge avec un déficit de 43,1 millions de dinars.
Compte tenu de la réalisation d'un gain ordinaire de 11,2 millions de dinars provenant principalement de l'apurement des anciens suspens, le résultat net de l'exercice ressort déficitaire de 32,2 millions de dinars.
Groupe ELLOUMI envisage de relancer l'activité de la banque
Malgré cette situation inquiétante qui serait aggravée par les éventuels impacts liés à la pandémie Covid-19 et de nature à compromettre la continuité d'exploitation de la Banque, le projet de cession de la participation de BPCE International dans le capital de la BTK pourrait sauver la banque.
En effet, BPCE International a signé avec Groupe ELLOUMI un contrat de cession de sa participation de 60% dans la BTK, sous conditions suspensives. D'après les commissaires aux comptes, " les formalités se rapportant à cette opération sont lancées avec un objectif de la clôturer courant le premier semestre 2021 ". Cette reprise repose sur un plan de relance ambitieux visant à redresser la banque en lui donnant les moyens d'assurer la pérennité de son activité et de son développement futur.
Dans le cadre de ce projet de cession, précisent les commissaires aux comptes, les bailleurs de fonds internationaux ont manifesté leur intention d'activer les clauses de changement de contrôle leur permettant d'exiger le remboursement anticipé de leurs prêts en cas de sortie de l'actionnaire de référence.
Afin de combler ce besoin de financement et assurer une transition sécurisée pour la banque, BPCE International a prévu un dispositif consistant en la mise en place de nouveaux financements par celle-ci permettant le refinancement complet des bailleurs de fonds (y compris les coûts de rupture) selon des conditions déterminées de sorte que la charge de remboursement soit inchangée pour la BTK (maintien de l'échéancier actuel après swaps synthétiques de taux).
Les nouveaux prêts et les prêts existants de BPCE International seraient par la suite cédés au nouvel acquéreur concomitamment à la réalisation de l'opération de cession et pourraient ainsi être utilisées pour souscrire à une augmentation de capital de la BTK.
Omar El Oudi
Publié le 28/04/21 10:59
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