COURS | GRAPHIQUES | ACTUS | FORUM |
Les frappes américaines visant des installations nucléaires iraniennes ont brièvement fait bondir les cours du pétrole ce lundi, avant un retour à la stabilité. Les marchés réagissent avec nervosité à un risque d'escalade au Moyen-Orient.
Les tensions géopolitiques ont de nouveau fait trembler les marchés pétroliers. Ce lundi 23 juin, les frappes américaines contre des sites iraniens liés au programme nucléaire ont déclenché une flambée des cours du brut.
Le Brent a grimpé de près de 6 % dans les premières heures de la journée, atteignant 81,40 dollars le baril, tandis que le WTI dépassait les 78 dollars. Un mouvement spectaculaire… mais de courte durée. En quelques heures, les prix sont redescendus, ramenant le Brent autour de 79 dollars et le WTI vers 76 dollars.
Cette réaction éclair des marchés s'explique par la crainte d'un embrasement régional, notamment autour du détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 20 % du pétrole mondial. " Même sans fermeture effective, la simple menace d'un conflit dans cette zone stratégique suffit à faire grimper les coûts d'assurance et de transport ", explique un analyste du secteur.
Si l'Iran est aujourd'hui le neuvième producteur mondial, avec environ 3,3 millions de barils par jour, son rôle de pivot logistique est bien plus critique. Une interruption prolongée dans la région mettrait à mal l'approvisionnement mondial, en dépit de la capacité de certains oléoducs saoudiens ou émiratis à contourner la zone — capacité toutefois limitée à environ un quart des volumes concernés.
Malgré ce regain de tension, plusieurs facteurs ont contribué à contenir la flambée des cours. Les stocks mondiaux restent élevés, et les pays de l'OPEP ainsi que les États-Unis disposent de marges de production importantes. Le pétrole de schiste américain, en particulier, constitue un levier de stabilisation rapide pour le marché.
À ce stade, les investisseurs semblent donc parier sur une désescalade rapide du conflit. Mais la volatilité persistante montre combien la situation reste fragile. Le spectre d'une confrontation prolongée entre Washington et Téhéran continue de hanter les marchés — et pourrait faire à nouveau trembler le baril.
J.M
Publié le 23/06/25 10:44
Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :