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L'Economiste en Chef et directrice du département Recherches du Fonds monétaire international (FMI), Gita Gopinath, a annoncé mardi que pour la première fois depuis la Grande Dépression, les pays avancés et les pays émergents seront en récession en 2020 et que la crise de Coronavirus aura des conséquences dévastatrices pour les populations pauvres du monde entier.
En effet, explique Mme Gopinath, cette crise a porté un coup particulièrement dur au secteur des services. Pendant une crise classique, c'est l'industrie manufacturière qui est la plus éprouvée, en raison d'une baisse des investissements, tandis que l'effet sur les services est généralement modéré, car la demande de consommation est moins touchée par la crise.
" Mais cette fois-ci, c'est différent. La contraction des services a été encore plus marquée que celle du secteur manufacturier pendant les mois les plus intenses de la crise et est observée aussi bien dans les pays avancés que dans les pays émergents ", a-t-elle fait savoir. Il y a toutefois des exceptions, comme la Suède et la province chinoise de Taïwan, qui ont adopté une démarche différente face à la crise sanitaire, caractérisée par des mesures d'endiguement limitées et, par conséquent, des répercussions proportionnellement plus faibles sur les services par rapport à l'industrie manufacturière.
" Compte tenu du recul de la demande des consommateurs, il est possible que, contrairement aux crises précédentes, un redressement plus rapide soit observé. Toutefois, cela n'est pas garanti en situation de crise sanitaire, car les ménages peuvent modifier leurs habitudes de consommation pour réduire au minimum les interactions sociales et être incités à épargner davantage en raison du climat d'incertitude ".
Néanmoins, malgré les graves chocs sur l'offre qui caractérisent cette crise, le FMI a plutôt constaté jusqu'à présent, exception faite des denrées alimentaires, une baisse de l'inflation et des attentes inflationnistes quasiment généralisée, tant dans les pays avancés que dans les pays émergents.
Par ailleurs, l'économiste en chef du FMI constate une divergence frappante entre les marchés financiers et l'économie réelle : les indicateurs financiers laissent entrevoir des perspectives de reprise plus fortes que celles suggérées par l'activité réelle.
O.E.O
Publié le 17/06/20 08:57
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