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Après deux ans de négociations et de préparatifs, le groupe chinois Tinci Materials concrétise son implantation dans le sud du Maroc. À Jorf Lasfar, sur la côte atlantique, il lancera la construction d'une usine dédiée à la production d'électrolytes.
Annoncé pour la première fois en 2023, le projet entre dans sa phase concrète. Le groupe chinois Tinci Materials, leader mondial des matériaux pour batteries lithium-ion, a officialisé le 11 juin la signature d'un accord d'investissement avec le gouvernement marocain.
Avec un montant engagé de 283,6 millions de dollars, l'accord porte sur la construction d'une usine à Jorf Lasfar, la grande plateforme industrielle et portuaire située au sud de Casablanca.
Ce nouveau site sera dédié à la production d'électrolytes, composants essentiels dans la fabrication des batteries, ainsi que de matériaux LFP (lithium-fer-phosphate), une technologie de plus en plus prisée pour les batteries de véhicules électriques, notamment en raison de sa stabilité thermique et de son coût inférieur à celui du nickel-cobalt.
Le projet sera mis en œuvre par la filiale locale Tinci Materials Jorf Lasfar, avec une capacité de production initiale estimée à 150 000 tonnes par an, extensible à 300 000 tonnes dans une seconde phase.
Ce projet à Jorf Lasfar n'est pas une première implantation du groupe chinois sur le continent, ni dans l'univers des batteries. Déjà présent en Afrique du Sud via des partenariats industriels, Tinci Materials avait amorcé depuis 2023 une stratégie de déploiement au Maghreb, avec le Maroc comme tête de pont.
Pour le groupe chinois, le royaume combine infrastructures modernes, stabilité politique et proximité avec l'Europe, tout en disposant d'un écosystème industriel en croissance continue.
Dans le secteur des batteries, Tinci n'en est pas à son coup d'essai. Le groupe alimente déjà des géants de la mobilité électrique comme CATL et BYD, et a multiplié ces dernières années les implantations à l'international, notamment en Hongrie, Malaisie et Corée du Sud.
Il faut noter que ces décisions s'inscrivent dans une logique de relocalisation verte, et découlent d'un environnement politique stable et de conditions économiques attractives. Cette stratégie s'aligne parfaitement sur la nouvelle Charte marocaine de l'investissement, qui consacre 71 % de son enveloppe de 2 milliards d'euros au développement de la mobilité électrique.
Jihen Mkehli
Publié le 12/06/25 13:30
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