Au Sénégal, le gouvernement est dans une logique de sauver les entreprises publiques en difficulté. Après le Conseil interministériel organisé vendredi dernier et dédié à la relance de la Société nationale des oléagineux du Sénégal (SONACOS), une réunion d'envergure regroupant toutes les entités, est prévue dans les jours à venir. Elle est consacrée à la POSTE.
C'est l'une des entreprises les plus en difficultés ces dernières années. Elle fait face à l'accumulation de déficits chroniques a conduit à une dégradation des capitaux propres de la société. Pour un capital social de 2,9 milliards FCFA, les capitaux propres au 31 décembre 2023 sont tombés à -143 milliards FCFA. Pour absorber ces déficits, le gouvernement milite en faveur d'une augmentation du capital à hauteur de 281,8 milliards FCFA.
Rien que pour le deuxième trimestre de l'année 2025, une subvention de 9 milliards FCFA a été versée à la Poste combler le déficit. Aujourd'hui le plan de départs négociés afin de remettre l'entreprise sur les rails.
Ces dernières années, la Poste sénégalaise a souffert de recrutements politiques qui ont explosé sa masse salariale. Avec un effectif de 4000 employés, elle peine à générer suffisamment de revenus pour assurer sa viabilité financière. Les charges salariales avoisinent les 20,8 milliards FCfa pour un chiffre d'affaires de 13,9 milliards FCfa (période 2018-2022).
En conséquence, l'Etat se substitue régulièrement à l'entreprise pour payer les salaires, une situation qui met en lumière des dysfonctionnements structurels. " La situation de La Poste est insoutenable. Elle affecte des familles, des innocents, mais aussi toute la société sénégalaise ", avait déclaré récemment Ibrahima Sarr, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la Poste.
L'autre difficulté pour la Poste est également un manque de compétitivité dans un contexte où son cœur de métier est touché par la concurrence des GP et des moyens modernes de transmission des colis et courriers. Mais également par la montée en puissance des nouveaux outils de transfert d'argent tels que le mobile Money.
Mouhamadou Dieng
Publié le 26/08/25 09:00