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La situation financière déjà fragile de la société Les Ciments de Bizerte continue de se dégrader au premier trimestre de l'année 2025. La production de clinker reste totalement à l'arrêt, pour la deuxième année consécutive, en raison de l'indisponibilité du coke de pétrole, seul combustible capable d'alimenter le four de production.
Cette pénurie énergétique, elle-même conséquence directe des difficultés financières de l'entreprise, a contraint la société à se limiter au simple broyage de clinker acheté localement ou importé en faibles quantités.
Cette limitation d'activité a lourdement pesé sur les résultats de la société. Sur les trois premiers mois de l'année, la production de ciment s'est établie à 48.448 tonnes, marquant un léger recul de 4,2 % par rapport à la même période en 2024 (50 588 tonnes).
La production de chaux, quant à elle, a chuté de 41,2 %, pour s'établir à seulement 567 tonnes, contre 964 tonnes un an plus tôt. Cette baisse s'explique par une diminution de la demande sur le marché national.
Le chiffre d'affaires local a enregistré une nette régression, passant de 12,2 millions de dinars à 10,8 millions de dinars, soit une baisse de 11,3 %. Aucun chiffre n'a été enregistré à l'export, la société n'ayant effectué aucune vente hors du territoire durant cette période. L'absence de production de clinker, combinée à l'absence d'activité d'exportation, a donc directement impacté les recettes de l'entreprise.
Sur le plan logistique, l'activité de déchargement des navires de coke de pétrole au quai de la société a néanmoins généré un revenu de 1,1 million de dinars hors taxes, grâce au déchargement de huit navires transportant un total de 92 661 tonnes de coke.
Côté financier, la situation reste préoccupante. Les Ciments de Bizerte affichent un endettement cumulé de près de 123 millions de dinars, dont 97,2 millions de principal et 25,6 millions d'intérêts.
À cela s'ajoutent plus de 28,5 millions de dinars de crédits de gestion. Cette dette élevée, couplée à l'incapacité croissante de l'entreprise à honorer ses engagements financiers et à relancer sa production, fragilise un peu plus ses équilibres économiques.
Dans ce contexte difficile, la direction de l'entreprise est confrontée à une impasse stratégique : relancer l'approvisionnement en combustible pour redémarrer la production, ou continuer à subir une érosion progressive de ses performances et de sa capacité à survivre dans un marché de plus en plus concurrentiel.
Télécharger les indicateurs d'activité arrêtés au 31 mars 2025
Omar El Oudi
Publié le 08/05/25 09:44
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