Le Maroc songe à mettre un terme à l’accord de libre-échange avec la Turquie

Le ministère marocain de l'Industrie et du Commerce planche sur la réalisation d'une étude globale sur l'impact des différents accords de libre-échanges signés par le Maroc.

En effet, le ministre Moulay Hafid Elalamy a précisé qu'il faut revoir un certain nombre d'accords de libre-échanges et " nous sommes prêts à mettre fin à certains accords qui nuisent à notre économie et aux intérêts du Maroc ".

Selon une source au sein du ministère, le journal marocain " Al Akhbar " rapporte que la Turquie serait le principal pays visé par les propos du ministre. Le journal rappelle que depuis la signature de l'accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie en 2006, le royaume ne cesse de crouler sous toutes sortes de marchandises turques, creusant davantage le déficit commercial du Maroc envers le pays d'Erdogan.

Alors que le déficit commercial du Maroc envers la Turquie s'élevait à 4,4 milliards de dirhams en 2006, ce chiffre a presque quadruplé en 2018 puisqu'il s'élève désormais à 16 milliards de dirhams, outre le fait que cet accord ne serait pas respecté par la partie turque, qui poserait des obstacles à l'introduction de produits marocains en Turquie.

Qu'en est-il en Tunisie ?

Bien que l'accord de libre-échange entre la Tunisie et la Turquie ait été révisé en 2014 ayant pour but d'équilibrer les échanges commerciaux entre Tunis et Ankara en augmentant les exportations tunisiennes, le déficit commercial ne cesse de se creuser entre les deux pays.

Au terme des neuf premiers mois de l'année en cours, les importations tunisiennes en provenance de la Turquie s'élèvent à 2,33 milliards de dinars alors que nos exportations vers Ankara ne d'passent pas les 332 millions de dinars. Ce qui a engendré un déficit commercial de plus de 2 milliard de dinars.

Notre déficit commercial avec la Turquie est passé de 1 milliard de dinars en 2014, 1,33 milliard en 2015, 1,48 milliard en 2016, 1,85 milliard en 2017 à 2,3 milliards de dinars sur toute l'année 2018.

Omar El Oudi

Publié le 22/11/19 15:44