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La chute du dinar algérien face au dollar américain ne cesse de s'aggraver. Désormais, un dollar vaut 134,23 dinars algériens, selon les cotations de la Banque d'Algérie, valables du 25 au 29 mars 2021.
La parité de la monnaie algérienne a également été indexée à l'euro sur la base d'un taux fixe à environ 158 dinars algériens pour un euro. Néanmoins, le rallye des dépréciations a été intense en janvier dernier, période au cours de laquelle l'euro avait franchi la barre des 160 dinars sur le marché officiel. En ce qui concerne le marché noir de la devise, une certaine stabilité a été remarquée. La monnaie unique s'y échange à 208 dinars algériens et le billet vert y est coté à 175 dinars.
L'instabilité de la parité dollar-dinar algérien est nourrie par la forte volatilité des prix du pétrole, qui reste persistante depuis le déclenchement de la crise sanitaire. Dans un pays où le revenu mensuel moyen par habitant s'établit à près de 330 dollars, la dépréciation de la monnaie nationale renforce l'instabilité économique chronique du pays. Depuis septembre 2020, l'Algérie observe une fièvre inflationniste touchant aux produits alimentaires de base. Les prix des pâtes, par exemple, ont augmenté de 40% entre septembre 2020 et mars 2021.
En outre, le pays est confronté à des pénuries s'étendant à plusieurs denrées comme la sardine, dont les prix peuvent dépasser les 1.200 dinars, soit l'équivalent de 9 dollars. La disette s'est accentuée au cours des trois dernières semaines et concerne désormais le lait, la semoule, l'huile, la viande, les légumes et les fruits, mais également l'eau. Les autorités algériennes prévoient de rationner l'eau après le mois de Ramadan, en raison d'une frêle pluviométrie. Le stress hydrique est accru dans l'ouest du pays, qui observe un taux moyen de remplissage des barrages de 27%.
Il est primordial de souligner que le gouvernement algérien prévoit de maintenir la dépréciation du dinar par rapport aux devises étrangères afin d'alléger le déficit budgétaire du pays. La perte de valeur monétaire permettra d'augmenter les recettes fiscales générées par les exportations des hydrocarbures. Notons que la loi de finances 2021 table sur une baisse supplémentaire de la valeur du dinar algérien. Un dollar vaudrait en moyenne 142,2 dinars sur l'année 2021.
Myriam Ben Yahia
Publié le 29/03/21 13:07
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