L’Algérie gèle ses échanges commerciaux avec l’Espagne après avoir suspendu le Traité d’amitié

Nouvelle réaction algérienne à l'encontre de la position espagnole vis-à-vis du conflit sur le Sahara occidental. Le gouvernement algérien a suspendu, le 8 juin, le Traité d'amitié de bon voisinage et de coopération ratifié avec l'Espagne en 2002.

L'Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) d'Algérie a ordonné mercredi soir le gel des prélèvements liés aux opérations de commerce extérieur de produits et services à destination et en provenance de l'Espagne, selon une circulaire.

La décision, qui entrera en vigueur à partir de ce jeudi, fait suite à la suspension immédiate et unilatérale du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération annoncée mercredi par l'Algérie, selon la circulaire de l'ABEF, qui appelait à son application " stricte ". La circulaire n'établit aucune exception pour l'objet des transactions et, par conséquent, ouvre le rayon d'affectation à tous les types de secteurs, y compris le secteur de l'énergie. 

La réaction de l'exécutif espagnol ne s'est pas fait attendre. En effet, le ministère espagnol des Affaires étrangères a précisé, dans un communiqué, que le gouvernement " regrette " cette décision du pays nord-africain tout en réaffirmant l'attachement du pays européen au traité.

Les conséquences de la suspension du Traité se feront bientôt ressentir. En effet, l'année dernière les relations algéro-espagnoles représentaient 3,34 milliards d'euros, dont 2,23 milliards de livraisons algériennes en Espagne et 1,11 milliard d'exportations espagnoles.

Il est à rappeler que la décision algérienne survient des suites de la réitération par le gouvernement espagnol de sa position sur le conflit au Sahara Occidental et son rapprochement avec le Maroc.

Mariem Ben Yahia

Publié le 09/06/22 14:07