Standard & Poor’s maintient la note souveraine du Maroc mais abaisse sa perspective à « négative »

L'agence de notation Standard & Poor's (S&P) a maintenu la note de la dette souveraine du Maroc à ''BBB-'' mais abaisse sa perspective de " stable " à " négative ". Publiée le 2 octobre, l'évaluation pointe les risques et les incertitudes entourant la situation budgétaire et celle de la dette extérieure, qui seront de plus en plus altérées " en raison des graves répercussions économiques du Coronavirus ".

Les projections de l'agence annonce un rebond de la croissance économique en 2021, ce qui permettrait une reprise des réformes structurelles et stratégique de contrôle budgétaire. S'agissant de l'année 2020, S&P s'attend à ce que le déficit budgétaire atteigne environ 7,7% du Produit Intérieur Brut (PIB), avec une dette publique supérieure à 60% du PIB. Une augmentation " significative " des engagements conditionnels liés aux garanties de l'État accordées au secteur privé est également prévue.

Ces estimations font suite à un recours à l'endettement massif pour financer le programme marocain de lutte contre les effets de la pandémie. En effet, à partir du mois de mai 2020, le ministre de l'Économie et des finances, Mohamed Benchaâboun, a proposé un projet de loi, adopté par le Parlement, permettant le dépassement du plafond des emprunts extérieurs. Cette manœuvre autorise le gouvernement à excéder la limite des financements extérieurs de 31 milliards de dirhams, par rapport à ce qui était déterminé dans la loi de finances initiales pour 2020.

Il est important de noter qu'un mois plutôt, l'institut marocain chargé de la production, de l'analyse et de la publication des statistiques officielles, le Haut-Commissariat au Plan (HCP), a estimé que la dette publique globale dépasserait le seuil de 90% du PIB en 2020, soit une hausse de dix points par rapport à l'année dernière.

Myriam Ben Yahia

Publié le 05/10/20 10:50