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Nizar Yaiche : Nous allons converger vers les normes comptables internationales du secteur public

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En marge de la séance plénière tenue hier jeudi après-midi à l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), le ministre des Finances, Nizar Yaïche, a répondu aux préoccupations et aux questions des députés tout en présentant une plaidoirie afin d'appliquer l'article 70 de la constitution en réponse à la crise inédite que vit la Tunisie aujourd'hui. Entre gestion de crise du coronavirus et la situation désastreuse héritée des finances publiques, la sonnette d'alarme est tirée.

Nizar Yaïche a entamé son intervention par l'urgence de changer de méthode comptable pour les finances publiques. Il a expliqué que les chiffres fournis par le ministère des Finances ne sont pas erronés mais dépendent d'un ensemble de normes comptables obsolètes qui ne rendent pas compte de la réalité de la situation.

En s'adressant aux députés présents dans l'hémicycle, il a rappelé que la loi de finances 2020, validée par les députés, respecte une méthode vétuste qui ne traite pas pléthore de données à l'image du solde des arriérés de 2019, les engagements hors budget, des dettes contractées auprès des institutions publiques et privées avec lesquelles l'État coopère.

 " Il est nécessaire d'effectuer un état des lieux réel en présentant un bilan appliquant la méthode IPSAS. Même si le ministère prévoit d'opter pour cette méthode dans les années à venir, il est primordial de l'appliquer dès aujourd'hui. Le bilan fondé sur cette méthode sera soumis aux députés dans un contexte de transparence ", a-t-il indiqué.

Le ministre a également traité de l'état des finances des institutions publiques dont la plupart disposent de capitaux propres négatifs. En prenant l'exemple de Tunisair, il a expliqué que quand bien même le rétablissement du capital initial aurait lieu, la structure actuelle de la compagnie résorbera les fonds injectés. " Tunisair emploie actuellement près de 8.000 personnes pour une flotte d'une vingtaine d'avions. En cas d'injection de fonds, ceux-ci se résorberont très vite. Il faut, donc, mettre en œuvre un programme de restructuration, ce qui, en soit, représente un budget supplémentaire ", avant de rappeler que cet exemple représente un iota des cas similaires qui sont au nombre de 104.

Nizar Yaïche a encore plus durci le ton lorsqu'il a abordé le sujet du coronavirus qui, d'après lui, représente une crise supplémentaire. " La situation pandémique n'arrangera pas la situation étant donné que l'État disposera de recettes fiscales moindres. Au lieu de réaliser 2,7% de taux de croissance, la Tunisie en fera moins. Chaque point de croissance en moins représente un manque à gagner d'une centaine de millions de dinars ".

Nous devons être unis et le temps n'est pas aux querelles politiques. Nous faisons fausse route puisque la Tunisie mène deux guerres, celle contre le coronavirus et celle contre la conjoncture économique tendue héritée ". Lors de son intervention, il a averti qu'en cas de mauvaise manœuvre stratégique, c'est-à-dire donner de l'importance uniquement à la lutte contre le virus, la situation s'altérera encore plus. Selon lui, notre pays mène une guerre totale et aucune intervention ne peut être retardée.

Myriem Ben Yahia

Publié le 27/03/20 10:05

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