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Liban : 3.000 employés de banques licenciés depuis le début de la crise économique

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En déconfiture, les banques libanaises ont alimenté l'asphyxie de la crise au Pays du Cèdre bien avant l'automne 2019. Les agences sont à court de liquidités et ont restreint les retraits ainsi que leur transfert à l'étranger. Locomotive de l'instabilité chronique du pays, le secteur bancaire a été également dans l'obligation de revoir ses effectifs à la baisse. Environ 3.000 employés de banque sur 24.886 ont été licenciés ou ont démissionné depuis fin 2019, soit 12% de l'effectif total.

Le président de la Fédération des syndicats des employés de banque au Liban, George Hajj, a expliqué que les employés du secteur bancaires sont confrontés aux mêmes difficultés que les entreprises du secteur privé en raison de l'affaiblissement du rythme des affaires. Les déposants sont privés de l'accès à leur épargne et les banques n'octroient plus de crédits au secteur privé. En effet, les prêts bancaires ont chuté de 25% en glissement annuel à 33 milliards de dollars, selon les données de la banque libanaise Byblos Bank.

George Hajj a souligné qu'un autre phénomène s'amplifie avec la crise systémique que subie son pays. Il s'agit de l'augmentation du nombre de démissions volontaires de compétences qualifiées, ce qui induirait " de graves répercussions sur l'avenir du secteur ". Les départs des employés de banque ont touché 16 établissements bancaires, soit 26% du nombre total d'institutions opérant au Liban, soit 61 établissements.

Le secteur des services financiers au Liban était un chaînon important de la région du Moyen-Orient en représentant près de 9% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2018. L'inertie politique du pays, sans gouvernement depuis la double-explosion survenue au port de Beyrouth au mois d'août 2020, a aggravé la consomption de la conjoncture économique de l'ancienne " Suisse de l'Orient ". En effet, l'accord prévu avec le Fonds Monétaire International (FMI) portant sur un plan de sauvetage visant à rétablir le système financier et économique du pays a été retardé.

Les banques libanaises sont plombées par l'endettement du pays dont elles assuraient le financement en se plaçant comme étant un mur d'argent. En effet, elles ont prêté sans compter à l'État qui cumule dettes, déficit structurel du commerce extérieur et mauvaise gestion. Le pays se place parmi les économies les plus endettées au monde avec encours équivaut à 170% du PIB à fin 2019.

Mariem Ben Yahia

Publié le 17/06/21 09:02

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