ilboursa arabic version ilboursa

Le Rapport du Développement Humain 2020 classe la Tunisie au 95ème rang mondial

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1
La bourse de Tunis Ferme dans 3h10min

La pandémie de la COVID-19 est la crise la plus récente à laquelle le monde est confronté, mais à moins que les êtres humains ne relâchent leur emprise sur la nature, ce ne sera pas la dernière, selon un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), qui propose un nouvel indice expérimental du progrès humain qui tient compte des émissions de dioxyde de carbone et de l'empreinte matérielle des pays.

Le rapport présente un choix difficile pour les dirigeants mondiaux : prendre des mesures audacieuses pour réduire l'immense pression exercée sur l'environnement et le monde naturel, faute de quoi les progrès de l'humanité seront ralentis.

" Les êtres humains exercent sur la planète un pouvoir qui n'a jamais été aussi écrasant. Face à la COVID-19, des températures record et des inégalités croissantes, il est temps d'utiliser ce pouvoir pour redéfinir ce que nous entendons par progrès, maintenant que notre empreinte carbone et de consommation sont connues ", déclare Achim Steiner, Administrateur du PNUD.

Le rapport soutient qu'au moment où les peuples et la planète entrent dans une toute nouvelle époque géologique nommée l'Anthropocène, ou l'ère des êtres humains, il est temps pour tous les pays de repenser leur chemin vers le progrès en tenant pleinement compte des pressions dangereuses que les êtres humains exercent sur la planète tout en éliminant les déséquilibres flagrants de pouvoir et d'opportunités qui empêchent le changement.

En ajustant l'IDH qui mesure la santé, l'éducation et le niveau de vie d'un pays, de l'inclusion de deux autres éléments, à savoir les émissions de dioxyde de carbone d'un pays et son empreinte matérielle, l'indice montre comment la situation globale du développement mondial pourrait changer si le bien-être des êtres humains et l'allègement des pressions exercées sur la planète étaient tous deux au cœur de la définition du progrès de l'humanité.

L'indice ainsi ajusté fait ressortir une nouvelle vision du monde, moins optimiste, mais plus claire du progrès humain. Plus de 50 pays quittent le groupe à très haut développement humain, en raison de leur dépendance aux combustibles fossiles et de leur empreinte matérielle.

Selon le rapport, la prochaine étape critique du développement humain exigera que l'on travaille avec, et non contre la nature, tout en transformant les normes sociales, les valeurs ainsi que les mesures d'incitation gouvernementales et financières.

Il suggère que l'allègement des pressions planétaires qui permettra à tout un chacun de s'épanouir dans cette nouvelle ère exige que l'on réduise les déséquilibres flagrants de pouvoir et d'opportunités qui font obstacle à la transformation.

Selon le rapport, les actions publiques peuvent remédier à ces inégalités, en ayant recours par exemple à une fiscalité de plus en plus progressive ou à des investissements et des systèmes d'assurance préventifs destinés aux communautés habitant le long des côtes, mesure qui peut protéger les vies des 840 millions de personnes exposées au risque d'inondations côtières à travers le monde. Mais il faut un effort concerté pour s'assurer que toutes ces actions n'opposent pas davantage les peuples et la planète.

La Tunisie dans le nouveau HDR

La Tunisie n'est pas épargnée dans ce contexte. Avec un IDH de 0,739 en 2018, la plaçant au 91ème rang mondial sur un total de 189 pays, elle est l'un des pays méditerranéens les plus exposés à la hausse des températures, la baisse des précipitations, l'élévation du niveau de la mer et aux phénomènes climatiques extrêmes. A titre d'exemple, 75% des terres fertiles sont exposées au risque de désertification.

Le rapport HDR 2020 classe la Tunisie au 95ème rang mondial avec un IDH de 0,740. Elle devance au niveau régional la Libye (105ème rang) et le Maroc (121ème rang) et se positionne au-dessus de la moyenne des États arabes de 0,703.

" Au PNUD Tunisie, nous œuvrons à limiter l'impact climatique sur le développement de la Tunisie, notamment à travers les projets de résilience côtière, de limitation des émissions carbone, tout en adoptant une approche axée sur le développement humain ", souligne pour sa part Steve Utterwulghe, Représentant Résident du PNUD en Tunisie.

Ces exemples sont autant d'instantanés de la nouvelle période géologique dans laquelle nous vivons, l'Anthropocène, ou l'ère des êtres humains, où les humains ont fondamentalement modifié les systèmes planétaires nécessaires à la survie de la vie sur Terre.

La dévastation causée par la COVID-19 est le dernier message nous avertissant que l'humanité est au bord du précipice. Malgré son impact colossal sur le développement humain, la pandémie peut aussi être l'occasion de choisir une voie différente, une voie où la force dominatrice que les humains déploient sur la planète pourrait être utilisée en vue d'une régénération et non pour la destruction. Il appartient donc à tous les pays, riches et pauvres, de repenser leur trajectoire et se concentrer sur les mécanismes qui transformeront la façon dont nous vivons, travaillons, mangeons, interagissons et, surtout, consommons de l'énergie.

Il est également nécessaire de changer les normes et les valeurs sociales pour mieux équilibrer peuples et planète. Cette année a montré à quelle vitesse les comportements enracinés peuvent changer lorsqu'ils sont motivés par la nécessité, que ce soit pour le port du masque ou pour la distanciation sociale.

Enfin, les mesures d'incitation sont des outils essentiels pour combler le fossé entre les comportements et les valeurs. Les bonnes politiques et réglementations ont un rôle à jouer et peuvent se révéler profitables avec des impacts durables. En remettant par exemple en question les subventions gouvernementales aux combustibles fossiles qui, selon les estimations, coûteraient directement et indirectement aux sociétés plus de 5.000 milliards de dollars par an, soit 6,5 % du PIB mondial.

Cependant, les principaux obstacles aux transformations nécessaires sont les inégalités — à la fois de pouvoir et d'opportunités — à l'intérieur et entre les pays. La pression exercée sur notre planète reflète et renforce les tensions auxquelles sont confrontées nombre de nos sociétés. Les inégalités entre les personnes sont à la fois une cause et une conséquence des pressions que nous exerçons sur la planète. Et les déséquilibres flagrants de pouvoir sont le principal obstacle à la recherche de solutions.

Le rapport souligne que si nous arrivons à la fin d'une année qui a défié toutes les attentes, nous devons comprendre que la pandémie de COVID-19 est un signal d'alerte sur ce qui nous attend. "Il est temps de réfléchir à la manière dont s'écrira l'histoire de cette nouvelle étape critique. Nous sommes la première génération de l'Anthropocène, et les choix faits aujourd'hui décideront de l'avenir de tous ceux à venir".

Communiqué

Publié le 16/12/20 12:54

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

1yYI1UvPGTwYv-HdC2QfnjgWtIbP1myg8SnwEE5pOvA False