Le Maroc se prépare à l’après-Corona via le déplafonnement de la dette extérieure

Le Maroc se prépare aux répercussions économiques de la crise sanitaire actuelle du Coronavirus et engage une riposte économique par le déplafonnement des emprunts extérieurs. Afin de se protéger d'un faramineux déficit de la balance des paiements, une nouvelle législation a été proposée hier, lundi 07 avril, au Conseil du gouvernement à travers un décret-loi.

Pour le ministre marocain de l'Économie et des Finances, Mohammed Benchâaboune, " la dette extérieure est soutenable et peut aller jusqu'à 70%". En effet, l'encours de la dette extérieure du Trésor a atteint 151,4 milliards de dirhams lors du troisième trimestre de 2019, soit 14,5% du Produit Intérieur Brut (PIB) sur les trois dernières années. Le Trésor fait appel de plus en plus au marché national en reconvertissant son endettement en monnaie locale. Cette décision vise à répondre aux prévisions économiques alarmantes concernant les revenus du tourisme, les investissements étrangers et les exportations. Signalons également que les réserves extérieures sont une priorité afin d'assurer l'approvisionnement des produits alimentaires.

Pour le moment, les réserves sont "à un niveau satisfaisant de cinq mois et demi d'importations", rassure le ministre. Cependant, le problème réside en la décote de la demande extérieure. Le gouvernement a également appuyé que les dépenses prioritaires seront allouées aux dépenses de services de santé ainsi qu'à la résorption de l'impact socio-économique des mesures de lutte contre le coronavirus.

Soulignons que même si le Maroc n'a pas manqué de réactivité face à la pandémie de Coronavirus, le dirham s'est déprécié de 5% par rapport à l'euro la semaine dernière et les banques font actuellement face à une pénurie de devises en raison de la fermeture des frontières.

Myriam Ben Yahia

Publié le 07/04/20 11:51