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Le Koweït voit-il son opulence menacée ?

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Grandeur et décadence, tel pourrait être le scénario du Koweït. Le ministre koweïtien des Finances, Barak Al-Sheitan, a averti que les finances de l'État ne permettront plus le paiement des salaires à compter du mois d'octobre 2020. Le Trésor koweïtien dispose de 6,6 milliards de dollars de liquidités en sus des querelles politiques qui ont retardé les efforts d'une sortie sur les marchés financiers internationaux. La pétromonarchie parlementaire devra-t-il sa chute à une gouvernance désastreuse de son économie ?

Le pays se trouve dans l'incapacité de couvrir son déficit budgétaire qui devrait atteindre 46 milliards de dollars cette année. Dépendante à hauteur de 90% des hydrocarbures, la pétromonarchie n'a toujours pas envisagé l'après-pétrole qui se fait de plus en plus imminent. La stratégie " Vision du Koweït 2035 " ne prévoit pas d'indépendance à l'égard des revenus pétroliers, socle financier de la rémunération des fonctionnaires étant donné que l'État emploie 80% des Koweïtiens.

Les allocations logement, carburant et alimentaires s'élèvent en moyenne à 2.000 dollars par mois pour une famille appartenant à la classe moyenne. Ainsi, les salaires et les subventions représentent les trois quarts des dépenses de l'État. Les dépenses cumulées ont induit le Koweït à son septième déficit depuis la crise pétrolière de 2014.

La pandémie du coronavirus a aggravé la santé financière du Koweït. Membre important de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), la monarchie voit sa vie dorée arriver à terme. Le cartel pétrolifère estime que la reprise de la demande, prévue pour l'année prochaine, reste incertaine en raison d'une deuxième vague pandémique.

Notons que les estimations antérieures avant le déclenchement de la crise sanitaire actuelle et la baisse drastique des prix du pétrole portaient sur un déficit de 25 milliards de dollars. Une chose est sûre, les chocs engendrés révèlent l'autre versant d'un développement entièrement fondé sur des gisements épuisables sans la prise en compte d'une reconversion.

Myriam Ben Yahia

Publié le 03/09/20 09:18

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