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Tunisie : Pourquoi la BCT a-t-elle relevé à nouveau son taux directeur ?

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1
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L'aggravation du déficit commercial et du déficit courant et la poursuite des tensions inflationnistes sont autant d'arguments majeurs qui ont poussé la BCT à relever son taux directeur de 100 points de base. Une décision qualifiée de "responsable" par le Gouverneur de la BCT.

Le relèvement du taux directeur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), décidé hier par son Conseil d'administration, a fait l'objet ce mercredi 20 février 2019 d'une conférence de presse durant laquelle le Gouverneur de la BCT, Marouane El Abassi, a présenté les principales raisons qui ont amené la BCT à prendre cette décision.

De prime abord, le Gouverneur a exprimé sa préoccupation quant aux perspectives des tensions inflationnistes, notamment en ce qui concerne l'inflation sous-jacente. "Les principaux indicateurs de l'inflation sous-jacente se maintiennent à des niveaux supérieurs à la moyenne historique et demeurent largement au-delà de l'inflation globale, présageant de la persistance des tensions inflationnistes", estime M. El Abassi, qui insiste sur le fait que cette relative détente qui porte la marque, principalement, d'un effet de base favorable, ne doit en aucun cas dissimuler les pressions susceptibles d'entretenir les tensions inflationnistes pour la période à venir.

En effet, l'inflation sous-jacente a été fortement impactée au cours de la période 2017-2018 comparativement à la période 2012-2016 en raison des chocs d'offre provenant notamment de la dépréciation du dinar, des augmentations salariales et des mesures fiscales.

Du côté des chocs structurels, le Gouverneur de la BCT a mis l'accent sur l'aggravation sans précédent du déficit courant de la balance des paiements qui a culminé à 11,2% du PIB en 2018, et qui se maintient à deux chiffres pour la deuxième année consécutive. "Le déficit courant continue à attiser les pressions sur le taux change du dinar vis-à-vis des principales devises, et par voie de conséquence, sur l'inflation. D'ailleurs, le dinar s'est déprécié, en moyenne, de 12,9% contre l'euro et de 8,6% contre le dollar américain", a-t-il expliqué.

M. El Abassi n'a pas manqué d'indiquer que les hausses passées et récentes des salaires, qui confèrent un pouvoir d'achat additionnel, lesquels constituent la charge principale qui incombe aux entreprises, risquent d'entretenir une spirale prix-salaires très préjudiciable à l'économie et d'accentuer les déséquilibres macroéconomiques par le fait de leur action sur la consommation des produits importés.

L'inflation aurait été encore plus élevée

Cette situation, précise le Gouverneur, a amené la BCT à agir de manière énergique pour contrer les tensions inflationnistes. "Relever le taux directeur de la BCT de 100 points de base n'a pas été une décision facile. En revanche, la prise de la bonne décision permettra de renforcer la crédibilité de la BCT. Il y va sans dire que le coût de l'inaction aurait été très élevé", a-t-il déclaré.

En effet, sans les actions de la Banque centrale, l'inflation aurait été encore plus élevée voire même à deux chiffres. Elle aurait enfoncé les taux d'intérêt réels encore plus dans un territoire négatif et engendré une baisse du coût réel du crédit, ce qui favorise l'accélération des crédits bancaires et de la demande de consommation qui ne peut qu'exacerber les tensions inflationnistes.

De plus, a-t-il expliqué, l'affermissement de la demande de consommation des produits importés mènerait à une aggravation du déficit de la balance courante, accélérerait l'érosion des réserves en devises et attiserait, par conséquent, les pressions sur le taux de change, le refinancement et l'inflation.

Les perspectives de 2019 et 2020

Selon les prévisions présentées par le Gouverneur de la BCT, l'inflation globale demeurerait à un niveau élevé par rapport à sa moyenne historique et serait entretenue par la persistance de l'inflation sous-jacente "hors produits alimentaires frais et administrés" qui s'établirait au voisinage de 8% en 2019, voire-même en 2020. "Un tel niveau d'inflation sous-jacente risquerait de compromettre la reprise économique encore fragile, et qui pourrait être davantage fragilisée avec un taux d'inflation aussi élevé, facteur qui pourrait même avoir des répercussions sur la visibilité des investisseurs et donc impacter négativement les décisions d'investissement", estime M. El Abassi.

Cependant, le Gouverneur s'est montré optimiste en rappelant que la BCT ne ménagerait aucun effort pour juguler l'inflation et agir sur les anticipations. "Les choix qui n'ont pas été faits ailleurs, ont été pris par la Banque centrale pour essayer de stabiliser les prix et préserver une inflation prévisible. Celle-ci devrait s'établir légèrement sous les 7% à fin 2019 », déclare M. El Abassi.

Omar El Oudi

Publié le 20/02/19 19:59

2 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.
SONY


21/02/19 13:36
Bonjour,

Merci d'essayer d'écrire plus brièvement, surtout qu'on a pas toujours le temps de tout lire.
3ammar404


21/02/19 13:39
un pays qui n"est pas souverain
un peuple ignorant
et une cupidité illimitée chez la classe gouvernante

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