L'encours de la dette publique atteint un record de plus de 90 milliards de dinars à fin septembre

L'examen des résultats provisoires de l'exécution du Budget de l'Etat à fin septembre 2020 fait ressortir un déficit budgétaire de 4,9 milliards de de dinars, contre un déficit de 3 milliards à la même date de l'année précédente, soit une aggravation de 58%.

Comparativement aux résultats enregistrés à fin septembre 2019, les recettes de l'Etat ont baissé de 3% pour s'établir à 31,2 milliards de dinars. Elles sont composées à hauteur de 21,5 milliards de dinars de recettes propres (-9,9%) et de 9,7 milliards de ressources d'emprunt et trésorerie (+16,7%).

Dans le détail, les recettes fiscales de l'Etat se sont établies à 19,3 milliards de dinars durant les neuf premiers mois de l'année, contre 21,4 milliards un an plus tôt, soit une baisse de 9,7%. Quant aux recettes non fiscales, elles affichent un repli de 11,4% pour se situer à 2,2 milliards de dinars. 

A fin septembre dernier, les impôts directs se sont établis à 8,8 milliards de dinars, contre 9,5 milliards une année auparavant, soit un fléchissement de 7,8%. Ce montant provient essentiellement des impôts sur le revenu à hauteur de 6,4 milliards de dinars (-0,9%), dont 4,2 milliards sur les salaires, et des impôts sur les sociétés pour 2,3 milliards de dinars (-23%) dont 428 millions d'impôts sur les sociétés pétrolières (-49%).

Quant aux impôts indirects, ils affichent une baisse de 11,2% pour s'élever à 10,5 milliards de dinars. Ces impôts proviennent principalement de la TVA à hauteur de 4,9 milliards de dinars (-14,6%), des Droits de Consommation pour 2 milliards de dinars (-3,1%) et des Droits de Douane pour 844,3 millions de dinars (-11,9%). 

Concernant les dépenses, la légère baisse observée au terme du troisième trimestre (-3%) résulte principalement de l'effet conjugué de la baisse de 2,9% des dépenses hors principal de la dette et du repli de 3,7% du remboursement du principal.

En effet, les dépenses hors principal s'élèvent à 25,8 milliards de dinars à fin septembre dernier. Elles proviennent principalement des dépenses de gestion pour 18,3 milliards de dinars (+2%), des intérêts de la dette pour 2,7 milliards de dinars (+7,7%) et des dépenses en capital (développement) pour 3,6 milliards de dinars (-12,8%).

Sur les neuf premiers mois de l'année en cours, la masse salariale des fonctionnaires a atteint 14,1 milliards de dinars (+12,3%) représentant 77% du total des dépenses de gestion de l'Etat. Quant au remboursement du principal de la dette, il est passé de 1,15 milliard de dinars à fin septembre 2019 à 1,1 milliard au 30 septembre dernier.

Par conséquent, l'encours de la dette publique a dépassé à fin septembre dernier, pour la première fois, la barre des 90 milliards de dinars, à 90,1 milliards, contre 82,5 milliards au terme de l'année 2019, réparti entre 60,2 milliards de dinars de dettes extérieures (66,9%) et 29,9 milliards de dettes intérieures (33,1%).

Il sied de rappeler que l'encours de la dette publique était de moins de 56 milliards de dinars à fin 2016, enregistrant ainsi une croissance de plus de 60% en moins de quatre ans.

Omar El Oudi

Publié le 06/12/20 19:23