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Coronavirus : Un brainstorming national contre le confinement économique

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1
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Par Anis Wahabi

Expert-Comptable

Partner AWT AUDIT & CONSEIL, Member of IECnet

Deux semaines de confinement passées déjà et les nouvelles les plus intimistes parlent d'un prolongement d'un mois. Dans d'autres scenarii ça peut aller à 3 mois, voire même un an.

Il ne nous est pas permis d'interférer sur les décisions des spécialistes du domaine de santé. Confinement, c'est confinement. Ça permet de préserver les vies humaines, premier objet de toute politique publique, qu'il n'en déplaise pas à Monsieur Trump. Mais ces vies humaines ? Ce ne sont pas des ours ! Et quand ils confinent, ils n'entrent pas en hibernation !

Ces êtres humains ne sont pas des fourmis, faute de moyens pour la grande partie d'entre eux, ils n'ont pas de réserves pour les temps difficiles. Ils doivent donc sortir pour travailler et gagner de quoi acheter à manger. Ces êtres humains ne sont pas tous fonctionnaires de l'Etat, qui, depuis des années, se libèrent des bijoux de la patrie pour faire nourrir ses protégés.

Et pour les entreprises ? Si elles ont pu payer les salaires de mars, ça ne sera très probablement pas le cas pour avril ! La question qui mériterait un prix Nobel est donc la suivante : comment permettre aux êtres humains d'avoir de quoi manger, sous confinement ? Voici quelques idées :

- Pour les entreprises vis à vis du ministère des Finances : accélérer tout type de paiement suspendu chez l'Etat : dettes fournisseurs, primes, report d'impôt, etc.

- Pour les entreprises vis à vis de la Banque Centrale : mettre en place d'urgence une ligne de crédit servant à financer des crédits de gestion aux entreprises et professionnels. Ceci permettra de payer les dettes fournisseurs à court terme et les salaires du mois d'avril et de mai. 

- Pour le gouvernement : promulguer sans tarder une loi sur le chômage technique permettant une prise en charge totale de la cotisation sociale et de l'impôt sur le revenu pour 3 mois renouvelables, et le paiement de 70% du salaire hors primes, nonobstant toute procédure administrative. A ce titre, il est important de ne pas prévoir de conditions, ni par rapport à la baisse de l'activité, ni par rapport à la basse du bénéfice. Les entreprises bénéficiaires gageront à se constituer des réserves, mais aussi à maintenir leur personnel.  

- Pour les PME, professions libérales et petits métiers : injecter de l'argent directement à ces entreprises, sous forme de subvention en partie et de crédit fiscal en partie. Le montant à injecter doit être proportionnel à la moyenne des impôts payés durant les trois dernières années. Pour une fois, rendons le paiement d'impôt une source d'avantages dans notre pays. 

- Pour les plus démunis : le ministère des Affaires sociales ne doit pas limiter ses aides aux titulaires de cartes sociales. D'autres personnes avaient des sources de revenus, aussi précaires soient elles, mais elles n'avaient pas besoin de l'Etat. Aujourd'hui, si. A titre de rappel, nous avons en Tunisie 1,8 million de personnes travaillant dans l'informel, un chiffre très loin des 300.000 habitants fichés par l'Etat.

Ce ne sont que des idées à travers lesquelles je voudrais amorcer le débat. Un débat que je souhaiterai rapide et constructif, un brainstorming national qui permettrait certainement d'avoir des idées utiles, pour préserver notre économie, nos citoyens et nous-mêmes. 

A vos plumes/claviers mes amis. 

Publié le 30/03/20 18:07

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