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Blanchiment d'argent : Un chantier coûteux pour le secteur financier tunisien

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1
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Afin d'améliorer leur dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, les établissements financiers tunisiens sont appelés à mettre en place un ensemble de systèmes spécifiques. Nous dévoilerons ci-dessous un chantier qui a coûté au secteur financier tunisien des millions de dinars en devises et qui risque de se reproduire les prochains mois.

L'inclusion de la Tunisie par le Groupe d'Action Financière (GAFI) dans sa liste des pays non coopératifs en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (LAB/CFT), ainsi que par le Parlement européen dans sa liste noire des pays tiers à hauts risques en la même matière, a eu un impact non négligeable sur la réputation et l'image du pays mais surtout sur son climat d'affaires.

Ce blacklisting impactera directement les investissements et par ricochet nos réserves en devises qu'on ne cesse de consommer. Dans ce contexte, nous dévoilerons ci-dessous un chantier qui a coûté au secteur financier tunisien des millions de dinars en devises et qui risque de se reproduire les prochains mois.

Le GAFI a recommandé à la Tunisie, depuis 2015, d'améliorer notre dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (LAB/CFT) et ce, entre autres, par la mise en place d'un ensemble de systèmes spécifiques aidant les établissements financiers à contrôler et à analyser les opérations et transactions de leurs clients.

Et c'est dans ce cadre là que les banques tunisiennes ont dépensé plus de 15 millions de dinars en devises, dans l'espace de trois ans, pour l'acquisition de ces outils. Ces derniers, ont été fournis par des éditeurs et des intégrateurs qui n'investissent en Tunisie rien que leurs loyers et qui expatrient tout dinar qu'ils génèrent directement à l'étranger. Un choix fait sous prétexte de manque de l'offre tunisienne en la matière. En dépit de ces énormes dépenses, nous voilà doublement blacklistés.

Aujourd'hui, les compagnies d'assurances tunisiennes se trouvent dans la même situation de choix, mais actuellement des entreprises tunisiennes employant des compétences tunisiennes offrent ces solutions avec des technologies plus évoluées et adaptées aux besoins des compagnies d'assurances, mais surtout à des prix plus compétitifs et payables en dinar tunisien.

Par ailleurs, ces éditeurs tunisiens contribuent à travers leurs success stories à l'étranger, tant dans le marché européen qu'africain, à renflouer le stock des réserves en devises de la Tunisie. Ainsi, l'acquisition de ces produits et services auprès des entreprises tunisiennes qui les fournissent, constitue à la fois une source de devises et une action citoyenne permettant à ces éditeurs de logiciels de maintenir leur activité et de créer de nouveaux postes d'emploi.

Alors, verrons-nous cette fois nos assurances prendre la bonne décision et notre gouvernement prendre des mesures encourageantes au profit de nos entreprises afin de les protéger de cette concurrence qui impacte gravement notre économie. Une protection que des pays avec des économies de premier rang ne s'en privent pas. Une question qui restera pour l'instant ouverte, mais la réponse sera bientôt connue.

©ilBoursa.com

Publié le 15/03/18 11:01

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