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Lors de l'ouverture du 3e Symposium économique africain (AES), qui se tient les 14 et 15 juillet à Salé à l'initiative du Policy Center for the New South (PCNS), son président exécutif, Karim El Aynaoui, a souligné l'importance de renforcer la solidarité financière entre les pays africains.
Selon lui, une mutualisation collective constitue une réponse plus efficace aux défis d'un environnement mondial de plus en plus instable et marqué par de fortes tensions géopolitiques. " Face à la complexité croissante du contexte international, l'auto-assurance, comme l'accumulation de réserves par les banques centrales africaines, montre ses limites. Une approche collective serait bien plus efficiente ", a-t-il affirmé.
Évoquant les multiples pressions qui pèsent sur les politiques publiques – tensions géopolitiques, chocs commerciaux et crises financières – El Aynaoui a plaidé pour l'intégration de mécanismes solides de résilience et d'assurance dans les politiques macroéconomiques, afin de mieux absorber les chocs externes et garantir une stabilité économique durable.
Il a rappelé que le PCNS a pour mission de contribuer à l'élaboration de politiques publiques plus efficaces, tout en favorisant la convergence des expertises et des réseaux au service des citoyens.
De son côté, Oumayma Bourhriba, économiste principale au sein du PCNS, a indiqué que cette édition du Symposium met l'accent sur les enjeux critiques de la politique budgétaire et monétaire, éléments essentiels à la stabilité macroéconomique du continent.
Elle a précisé que le 3e AES explore les voies de la transformation économique de l'Afrique, en s'appuyant notamment sur le commerce et la connectivité, deux leviers clés pour une croissance durable et une meilleure intégration du continent dans l'économie mondiale. " Nous voulons aller au-delà des approches traditionnelles de l'aide, en identifiant les principaux leviers du financement du développement, en mobilisant les ressources internes, en optimisant les dépenses publiques et en luttant contre les flux financiers illicites ", a-t-elle ajouté.
Organisée autour de sept sessions thématiques, cette édition s'articule autour de deux axes majeurs. Le premier porte sur les défis macroéconomiques auxquels l'Afrique est confrontée, notamment la résilience des politiques monétaires et budgétaires face à l'inflation, à la volatilité des devises et à l'aggravation de la dette publique. Les échanges viseront à dégager des marges de manœuvre pour maintenir la stabilité tout en soutenant la croissance.
Le second axe explore les leviers de la transformation économique du continent. Il mettra en lumière les avancées et freins liés à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le développement de corridors économiques stratégiques, ainsi que l'innovation financière – en particulier les monnaies numériques de banques centrales – pour favoriser l'inclusion financière et moderniser les systèmes de paiement.
Les participants discuteront également de la nécessité de dépasser les modèles classiques d'aide au développement, en promouvant des mécanismes de financement durables, hybrides et autonomes.
Omar El Oudi
Publié le 14/07/25 18:58
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