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Fitch maintient la note de la Tunisie et avertit sur la vulnérabilité de son économie

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1

Fitch Ratings a confirmé la notation de la Tunisie à « B+ » avec une perspective négative, limitée par une dette publique et extérieure élevée et croissante, reflétant des déficits importants, une croissance économique modérée et un environnement politique et social difficile.

Selon l'agence, les perspectives négatives reflètent les pressions persistantes sur les liquidités extérieures découlant des importants besoins de financement, qui représenteront en moyenne 13,2% du PIB par an entre 2018-2020, les réserves en devises étrangères et une inflation élevée.

"En dépit de certains progrès en matière d'assainissement budgétaire, la mise en œuvre de réformes fiscales impopulaires reste lente et des pressions sont exercées en faveur d'une augmentation des salaires dans un contexte de fort mécontentement social et d'intensification des divisions politiques. Le manque de marge de manœuvre budgétaire et les faibles marges de manœuvre externes amplifient la forte vulnérabilité de l'économie aux chocs exogènes, liés notamment à la hausse des prix du pétrole, au durcissement des conditions de financement internationales et à la faiblesse de la demande européenne.», explique Fitch.

Les déficits élevés cumulés du compte courant ont entraîné une augmentation rapide de la dette extérieure brute de la Tunisie, qui est passée de 60,1% en 2014 à 87,5% du PIB en 2017. Fitch prévoit une hausse à 102,8% en 2020.

Un ajustement trimestriel des prix des hydrocarbures

L'agence souligne que les résultats obtenus par la Tunisie dans le cadre de son accord avec le FMI pour 2016-2020 se sont sensiblement améliorés grâce à l'achèvement de trois examens de programmes en 2018, mais les risques de mise en œuvre sont élevés.

"Les autorités s'attendent à ce que ses créanciers continuent de canaliser leur soutien selon des modalités alternatives, mais cela aggrave les risques de liquidité externes à moyen terme, en particulier en cas de dérapage budgétaire important", a-t-on ajouté.

Le gouvernement, précise Fitch, a pour objectif de réduire la masse salariale de 15,6% du PIB (crédits d'impôt aux fonctionnaires compris) en 2018 à 12,4% en 2020, en limitant les recrutements et les augmentations de salaires. Elle prévoit également de réduire la facture de subventions énergétiques en continuant d'ajuster les prix des hydrocarbures sur une base trimestrielle.

L'agence prévoit des progrès lents en matière de réduction de la masse salariale dans un contexte de demande continue d'augmentation des salaires par les syndicats. "Une hausse des prix du pétrole, des retards supplémentaires dans l'approbation de la réforme des retraites ou la poursuite des pressions sur la masse salariale poserait des risques importants pour la trajectoire du déficit", prévoit l'agence.

Croissance économique de 2,6% en 2018

La croissance du PIB passera de 1,9% en 2017 à 2,6% en 2018 et à 2,8% en 2019 selon les prévisions de Fitch qui souligne : "Une combinaison de politiques plus stricte, des pressions sur le pouvoir d'achat et la hausse des coûts des intrants limiteront progressivement la demande intérieure, tandis que les exportations seront stimulées par de fortes récoltes agricoles, la reprise de l'exploitation des phosphates et la dépréciation du dinar".

Une faible rentabilité du secteur bancaire

Selon Fitch, le secteur bancaire est confronté à des conditions de financement du marché contraignantes et dépend fortement du financement de la banque centrale, qui représentait 15,2% du PIB à la fin octobre.

"La rentabilité du secteur est faible et pourrait être érodée par de nouvelles hausses du taux directeur de la Banque Centrale de Tunisie, qui augmenteront les coûts de financement tout en plafonnant les taux d'intérêt prêteurs", ajoute l'agence qui estime que les Non Performing Loans (créances douteuses) sont élevées et représentaient 14,1% du total des prêts à fin septembre, avec un ratio beaucoup plus élevé de 19,7% pour les banques publiques.

Un éventuel déclassement de la note de la Tunisie

Les principaux facteurs pouvant individuellement ou collectivement conduire à un déclassement de la note de la Tunisie sont :

- L'affaiblissement continu des finances extérieures, tel que l'élargissement du déficit de la balance courante et une nouvelle utilisation des réserves internationales, a entraîné des tensions sur les liquidités extérieures.

- Les évolutions politiques ou les troubles sociaux entravant la progression des politiques et des réformes d'ajustement macroéconomique ou ayant pour conséquence le dérapage du programme du FMI.

- L'incapacité de réduire le déficit budgétaire entraînant une augmentation de la dette publique / du PIB supérieure aux prévisions actuelles.

Omar El Oudi

Publié le 13/12/18 17:25

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