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Guillaume Rambourg, as de la finance et amoureux de la Tunisie

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Posté le 31/05/2019 13:10:14
السيد يحط يدو على التراب يولي ذهب عندو عتبة ولا في الخيال
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Posté le 30/05/2019 21:14:26
Khangui: As = génie, crack. لص = مهف = معلم
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Posté le 30/05/2019 20:17:57
Je craint que le titre d'article contient une faute de conjugaison. On dit a de la finance et non pas as.
Merci de me tenir au courant.
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Posté le 30/05/2019 20:17:57

Star du trading sur les actions européennes, le franco-canadien Guillaume Rambourg est réputé pour ses performances d’investissements, basées sur des stratégies visionnaires et des « règles en or ». Après avoir pris sa retraite, ce philanthrope passionné par la Tunisie où il vit avec sa femme Olfa Terras et leurs 5 enfants, s’est lancé le défi de la Culture et de l’Art pour tous à travers la Fondation Rambourg. Dans cette interview, il revient sur les événements marquants qui ont ponctué son parcours, dont sa relation avec le Président français Emmanuel Macron.

Né le 8 janvier 1971 à Ottawa où ses parents français se sont rencontrés, Guillaume Rambourg est l’ainé d’une fratrie de 3 frères et sœurs. A l’âge de 4 ans, il s’installe à New York avec son père, fonctionnaire des Nations-Unies et sa mère, professeure d’histoire-géographie. En 1985, la famille Rambourg s’installe en France et Guillaume, alors âgé de 14 ans, poursuit ses études au sein d’une école pilote laïque, l’École Alsacienne.

Le baccalauréat en poche, il s’inscrit dans la lignée familiale en intégrant le lycée préparatoire Henri IV, puis, en 1990, l’Ecole supérieure des sciences économiques et sociales (ESSEC). En 1993, Guillaume Rambourg effectue un stage de fin d’études à la banque BNP Paribas à Madrid et se spécialise en finance.

L’attachement à l’Afrique du Nord en héritage

Diplomate des Nations-Unis en charge de l’Afrique francophone, Michel Rambourg, le père de Guillaume, se déplaçait souvent sur le continent africain. Durant ses missions, il lui arrivait d’emmener avec lui sa famille, une occasion pour Guillaume Rambourg d’acquérir très jeune des connaissances sur le continent et ses spécificités.

Bercé par des valeurs d’altruisme, Guillaume Rambourg développe une curiosité cosmopolite et une ouverture sur le monde durant ces voyages. « De 1979 à 1985, on partait en famille lors des missions de mon père en Afrique du Nord. C’est comme ça que j’ai découvert la Tunisie pour la première fois puis le Maroc, l’Algérie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire… Mon père nous a transmis très tôt son amour pour l’Afrique », précise Guillaume RamboDe ces séjours, il garde des souvenirs d’enfance, des odeurs et saveurs méditerranéennes et un langage en dialecte tunisien « Derja » qu’il s’amuse à apprendre.

La Tunisie lui est également familière car, durant ses années à l’ESSEC, il comptait parmi ses meilleurs amis un tunisien et un marocain. Dans le milieu financier londonien, c’est encore autour de Tunisiens, Marocains et Libanais qu’il évolue. En 2002, il rencontre son épouse tuniso-corse, Olfa Terras, avec qui il vit aujourd’hui en Tunisie avec leurs 5 enfants.

Le passage des Etats Unis à la France, l’occasion pour Guillaume Rambourg de construire des idées politiques de gauche

Très imprégné par la culture anglo-saxonne et par la ville de New York où il a grandi, Guillaume Rambourg subit un choc culturel en arrivant en France. Il se découvre alors petit à petit une passion pour la politique et pour les idées de gauche qu’il hérite de ses parents. « Mes idées politiques sont différentes de celles de mes collègues. Quand je disais que je vote centre gauche, ils ne me croyaient pas. J’accorde un grand intérêt à la politique mais je n’ai jamais ressenti l’envie ni le besoin d’appartenir à un parti politique, je n’ai jamais exercé de rôle politique, ce qui ne m’empêche pas d’avoir des convictions », a-t-il déclaré.

Les débuts de Guillaume Rambourg à la City de Londres

En 1993, lorsque Guillaume Rambourg finit ses 4 mois de stage à la BNP de Madrid, il pense revenir en Espagne en tant que Volontaire de la sécurité nationale (VSN) mais c’est finalement à Londres qu’il ira s’installer pour travailler dans le département Crédit de l’Union Européenne de  CIC.

Au bout de 16 mois, il développe un intérêt grandissant pour la City de Londres et commence à s’y plaire. Lors d’un dîner, il rencontre l’ancien propriétaire du Daily Telegraph, Nicholas Berry, beau-père d’un ami, et grand investisseur en Bourse. Guillaume est inspiré par cet homme et ses investissements en Bourse, au point d’en faire son mentor. 

« Le beau-père de mon ami est devenu mon mentor et c’est comme ça que j’ai commencé petit à petit à placer de l’argent en bourse. Je me suis dit si je reste à Londres, ce sera pour exercer cette activité », a déclaré Guillaume Rambourg. Il commence ainsi à investir et à regarder les titres boursiers comme le faisait son père avant lui. A la fin de ce travail d’observation, il décide en 1995 d’envoyer son CV aux 6 plus grandes sociétés londoniennes de gestion d’actifs.

C’est Gartmore, une institution britannique majeure de l’Asset Management (gestion d’actifs), cotée à la bourse de Londres qui le recrute. Il débute en tant qu’analyste financier pays sur l’Espagne et la Suisse, puis il en devient le gérant.

Roger Guy et Guillaume Rambourg, Mégastars de Gartmore

Au sein de Gartmore, Guillaume Rambourg se fait remarquer par Roger Guy, membre de l’équipe dirigeante. Celui-ci gérait alors des fonds ‘High Performance’ sur l’Europe continentale quand il décide de former un binôme avec lui.

En 1999, ils co-gèrent ensemble des fonds composés d’actions européennes puis décident de faire du Long/Short Hedge Fund, une stratégie d’investissement consistant à prendre des positions acheteuses sur des titres considérés sous-évalués et des positions vendeuses sur des titres surévalués. Le lancement de cette stratégie par le duo Guy/Rambourg est nouvelle, car elle se fait au sein d’une institution, Gartmore, plutôt que sous une forme entrepreneuriale.

« Roger Guy m’a inculqué une méthodologie de gestion des fonds basée sur le bon sens, la régularité des performances et l’humilité par rapport aux marchés. En novembre 1999, nous avons lancé l’AlphaGen Capella Fund, un fonds qui a été clôturé 3 mois après avec des encours d’un milliard de dollars. A ce moment-là, il s’agissait du 14ème fonds Long/Short européen. Nous n’étions pas des pionniers mais on s’est retrouvé là-dedans très tôt tout en étant performant. C’était assez exceptionnel puisqu’en 10 ans, de 1999 à 2010, ce fonds a réalisé une performance de 260% avec près de 3 milliards d’actifs sous gestion. Il n’y a eu qu’une seule année négative, en 2008, où le fonds a fait un rendement négatif de -2,3%, comparé au marché européen qui, lui, faisait -46%. Ce fût une aventure exceptionnelle qui a duré 14 ans, jusqu’à la 15ème qui fût plus compliquée », a déclaré Guillaume Rambourg.

Guillaume Rambourg dans le collimateur de la FSA (Financial Services Authority)

En 2010, Guillaume Rambourg subit ce qu’il appelle « un accident d’avion », où pas moins de 5 facteurs se sont combinés pour mener à cet accident de parcours. Le FSA, gendarme londonien des marchés financiers, l’accuse d’avoir peut-être enfreint une règle de trading interne et le place sous enquête financière. « Plusieurs facteurs ont engendré cet accident. D’abord les performances incroyables de Gartmore, le fait qu’on se soit aussi introduit en bourse en 2009, la nomination d’un nouveau Head of Compliance incompétent, et l’arrivée imminente au pouvoir des conservateurs (Tories), qui accusaient le FSA d’être un régulateur trop soft, car personne ne faisait de prison pour délits d’initiés ».

Pour les besoins de l’enquête, Guillaume Rambourg, nommé à 3 reprises meilleur gérant Hedge Fund sur l’Europe en 2001, 2006 et 2009, donne libre accès à tous ses trades, e-mails, Bloombergs, déclarations fiscales et comptes bancaires. En mars 2011, le FSA décide de le blanchir de tout acte répréhensible, sans lui infliger d’amendes ni d’interdiction d’exercer son métier. De cette expérience, il a révélé « cela m’a appris que tout est potentiellement fragile. C’était une étape pénible durant laquelle les encours ont chuté et plusieurs personnes ont perdu leur emploi. J’ai décidé de quitter Gartmore, Roger Guy et moi étions dégoutés ». Peu de temps plus tard, Gartmore sera racheté par un grand groupe.

Le Hedge Fund Verrazzano à Paris

Installé à Paris en décembre 2011, Guillaume Rambourg fait au préalable le tour de l’écosystème français composé d’acteurs de gestion d’actifs tel que le géant Carmignac. Il commence à s’organiser pour créer à Paris le https://thehedgefundjournal.com/verrazzano-capital/" target="_blank" rel="noopener">Hedge Fund Verrazzano du nom du pont New Yorkais d’où part un célèbre marathon. D’autres bureaux situés à Londres sont ouverts par la suite.

Après l’expérience Gartmore, Guillaume Rambourg décide de domicilier toutes ses activités et ses fonds en onshore en Irlande et au Luxembourg pour que les banques centrales irlandaise et luxembourgeoise, l’AMF en France et le FSA de Londres puissent avoir aisément une traçabilité de ses fonds, et pour être totalement transparent avec tous les régulateurs (ni Suisse, ni Cayman). En tant que société entrepreneuriale, Verrazzano est alors uniquement positionnée sur des actions européennes.

« A Verrazzano, j’ai pu collecter 1,6 milliard d’euros d’encours sous gestion. C’était beaucoup plus difficile de lever de l’argent en étant à son propre compte. J’ai essayé de répliquer la structure de gestion en binôme mais difficile de trouver quelqu’un de compatible professionnellement qui aurait pu faire sienne la méthodologie d’investissement que nous avons mis en place en 1999 avec Roger Guy ». C’est ce qui explique qu’en 2016, Guillaume Rambourg se sépare de son numéro 2 pour gérer Verrazzano, seul.

Guillaume Rambourg prend sa retraite

Alors que les performances des fonds gérés par Verrazzano revenaient au plus haut historique, et qu’il avait l’opportunité’ de vendre l’activité’ au fonds Cheyne Capital a Londres, Guillaume Rambourg prend tout le monde de cours en décidant de prendre sa retraite, le 9 janvier 2018. Après 23 ans, il considère avoir fait le tour de cette activité usante et hautement compétitive, pour lui, il était temps de passer à d’autres choses.

« Mes collaborateurs ont reçu un choc car Verrazzano était au plus haut, ma décision était inattendue. Je ne pouvais pas en faire part avant de peur que cela n’influence les investisseurs qui auraient pu décider de sortir du fonds. Entre temps les activités de mon épouse prenaient de l’ampleur » explique Guillaume Rambourg.

Guillaume Rambourg et Olfa Terras créent la Fondation Rambourg

Le couple Rambourg, déjà impliqué dans le caritatif depuis qu’il vivait à Londres, décide en février 2011 de créer http://www.rambourgfoundation.org" target="_blank" rel="noopener">la Fondation Rambourg afin de structurer de façon pérenne leurs actions caritatives et de mécénats.

La Fondation qui s’est lancée le défi de « favoriser l’accès à la culture et à l’art et de promouvoir l’éducation, le sport et l’artisanat dans la Tunisie d’après révolution » est financée à 95% par les fonds propres de Guillaume Rambourg et par 3 levées de fonds. Elle œuvre aussi à la préservation de l’héritage tunisien comme l’illustre l’exposition-évènement qui a eu lieu de novembre 2016 à février 2017 au Palais beylicale Ksar Saïd et intitulée L’Éveil d’une Nation, l’art à l’aube d’une Tunisie moderne (1837- 1881).

Opération culturelle la plus coûteuse montée à ce jour en Tunisie (1 million de dinars), L’Éveil d’une Nation eut un grand retentissement auprès du public tunisien et a permis de le réconcilier avec son riche patrimoine. Sur cette réalisation, Guillaume Rambourg s’est exprimé : « Avec l’Eveil d’une Nation, nous avons voulu redécouvrir un patrimoine laissé à l’abandon et restaurer des tableaux vieux de 100 ans qui étaient en état de décomposition avancée. Le Palais Ksar Saïd était fermé depuis plus de 60 ans, nous avons financé l’organisation de l’exposition et la restauration des œuvres. Il s’agit d’une exposition majeure pour laquelle le Directeur du musée du Louvre s’est déplacé deux fois ».

Parmi les réalisations de la Fondation Rambourg, on compte la construction du Centre Culturel des Arts et Métiers au Mont Semmama (gouvernorat de Kasserine) qui a été inauguré en octobre 2018, un projet qui a couté lui aussi près d’un million de dinars. Il y a également les rénovations d’écoles, les Bourses accordées à des étudiants tunisiens pour intégrer l’Université de Columbia à New York ou l’Académie de tennis Mouratoglou à Sophia Antipolis. Il y a également le film documentaire The man behind the microphone retraçant la vie du célèbre chanteur tunisien Hédi Jouini, qui a été réalisé et produit par la Fondation Rambourg en collaboration avec la petite-fille anglaise de l’artiste. Pour encourager la créativité et l’innovation, la Fondation a également mit en place le prix Rambourg qui récompense toutes actions d’intérêt général dans les domaines de l’art, la culture et l’éducation en Tunisie.

Guillaume Rambourg et Emmanuel Macron

Une relation qui fait couler beaucoup d’encre dans les Mediaş et sur laquelle Guillaume Rambourg a confié : « J’ai rencontré Emmanuel Macron en 2013 quand il était Conseiller de François Hollande à l’Élysée. C’est en tant que financier français qui avait quitté Londres pour s’installer à Paris que je l’ai rencontré. Une seconde rencontre est intervenue en 2016 lorsqu’il commençait à préparer son projet pour se présenter à la présidentielle. J’ai été frappé par son franc parler et l’audace de son projet pour casser la dichotomie Droite/Gauche et se concentrer sur les reformes. J’ai pensé qu’il n’avait pas beaucoup de chances de réussir mais c’est vrai que deux semaines après, je donnais 7500 euros à En Marche (le maximum que peut donner une personne physique à un parti politique en France) et j’étais sûrement l’un des premiers ».

Revenant sur les rumeurs indiquant qu’il aurait profité de la suppression par Emmanuel Macron du barème de l’impôt de solidarité sur la fortune - une mesure qui aurait incité les riches français à se tourner vers lui car il devenait beaucoup plus rentable de spéculer en France - Guillaume Rambourg souligne « s’il y a quelqu’un qui n’a pas profité du tout de l’élection d’Emmanuel Macron, c’est bien moi, puisque j’ai pris ma retraite et fermé le fonds Verrazzano le 9 janvier 2018, soit 8 mois après l’élection d’Emmanuel Macron. Ces accusations sont aussi fausses que décevantes ».

Les projets de Guillaume Rambourg en Tunisie

Aujourd’hui, Guillaume Rambourg a placé une partie de son patrimoine financier chez des gestionnaires d’actifs et utilise une autre partie pour « faire des choses différentes dans le private equity”. C’est dans cette lignée qu’il décide en 2015 d’injecter de l’argent dans le capital de l’entreprise Atelier Cologne, un placement qui lui rapportera 18 mois plus tard, 4 fois sa mise de départ. L’entreprise est par la suite rachetée par le Groupe l’Oréal. La chance du débutant…

En Janvier 2019, c’est la société tunisienne Skila spécialisée dans le tissage fait-main, entre Mahdia et El Jem, qui réussit à réaliser une levée de fonds de 1,7 million de dinars auprès de Guillaume Rambourg. Il investi également dans deux autres startups tunisiennes : Flouci, dans le domaine du paiement mobile et Sodeva, dans l’agro-alimentaire près de la ville de Thala.

En tant que contributeur-fondateur de Champ'Seed, une Fondation créée pour épauler les jeunes talents passionnés de tennis, Guillaume Rambourg a sponsorisé deux exhibitions au Tennis Club de Tunis avec des légendes comme Santoro, Yannick Noah, Mansour Bahrami et Medvedev. Cette Fondation est également le sponsor de la Fédération Tunisienne de Tennis et finance l’éducation en sport études de Alaa Abdelkader Trifi, un tennisman tunisien prometteur de 11 ans à l’Académie de tennis Mouratoglou.

Propos recueillis par Khawla Hamed


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