Kamel Zarrad : On se bat pour faciliter l’accès des produits textiles

La délégation de l'AmCham qui a accompagné le chef du gouvernement à Washington

Rencontré à Washington en marge de la visite officielle qu'a effectuée le Chef du gouvernement aux Etats-Unis, du 09 au 12 juillet, M. Kamel Zarrad, président de la Chambre tuniso-américaine du commerce (AmCham) Centre et PDG de la Société SARTEX, nous a fait part de l'importance de la mission de la délégation d'hommes d'affaires membres de l'AmCham et son impact sur le secteur du textile tunisien.

"Nous sommes en train de refaire avec la nouvelle administration américaine la même démarche entamée depuis deux ans avec l'administration Obama. Le projet consiste à faire du lobbying afin d'arriver à réduire ou enlever complètement les droits de douane imposés sur les produits textiles tunisiens", nous a confié M. Zarrad.

A l'instar de l'Egypte, le Maroc et la Jordanie qui bénéficient de cet avantage, la Tunisie essaie depuis des années de convaincre l'administration américaine de lui octroyer cet avantage. Une mesure qui aura un impact positif direct sur le secteur du textile tunisien. M. Zarrad en est convaincu."Nous avons démontré, chiffres à l'appui, que si on arrive à enlever les droits de douane, on pourrait augmenter le volume à l’export de 15 à 20 millions de produits par an et créer 30.000 emplois supplémentaires dans les deux ans rien qu'au sein d'un consortium composé de seulement 6 entreprises", a-t-il estimé.

Le Président de l'AmCham Centre affirme avoir contacté plusieurs ministres et conseillers tunisiens. "On espère que la visite du Chef du Gouvernement aboutisse à ce que le dossier avance". Il a par ailleurs tenu à signaler que les opérateurs économiques en Tunisie sont prêts à investir davantage aussi bien dans les grandes villes côtières qu'aux celles à l'intérieur du pays "où on peut aussi trouver une main d'œuvre qualifiée".

Selon notre interlocuteur, le lobbying se fait aujourd'hui à Washington et ce à travers un bureau américain dont la mission est d'aider l'administration tunisienne à nouer des relations avec de hauts responsables américains. "Nous avons jusqu'ici déboursé au profit de ce bureau plus de 400 mille dollars au titre de frais", a-t-il annoncé.

Par ailleurs, poursuit M. Zarrad, la Tunisie pourrait devenir un exemple pour la région. "La Tunisie reste le meilleur et probablement le seul espoir de la région de réaliser une transition vers des formes de gouvernance plus inclusives et plus démocratiques. L'administration américaine est convaincue du fait que d'aider à protéger et à promouvoir cette "démocratie" peut avoir un impact significatif sur les États voisins".

En réalité, ajoute M. Zarrad, l’absence de perspectives économiques et sociales fait partie des raisons qui poussent les jeunes tunisiens à faire ce que les détruit (délinquance, terrorisme, ...)."Nous essayons de convaincre l'administration américaine que le fait de bâtir des relations commerciales renforcées avec la Tunisie doperait l’économie nationale par la création de nouveaux emplois, offrirait une alternative à l’extrémisme et devrait avoir des répercussions économiques et sécuritaires positives sur les États-Unis, la Tunisie et l’Afrique du Nord globalement".

Notre envoyé spécial à Washington