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La BTK essuie une perte de 31 millions de dinars en 2019, la poursuite

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Posté le 23/04/2020 10:51:18
bch tefles?
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Posté le 21/04/2020 13:13:07
A ce demander quel prix l'etat a payé pour racheter la BTK?
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Posté le 21/04/2020 13:13:06
A ce demander quel prix l'etat a payé pour racheter la BTK?
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Posté le 21/04/2020 13:13:06

Difficulté de lever des fonds, non-respect par la banque des ratios de liquidité, d'adéquation des fonds propres et de division des risques, non-respect du poids des créances classées : les commissaires aux comptes émettent un doute quant à la capacité de la banque à poursuivre son exploitation. Le Closing de l'acquisition par l'Etat de la part de BPCE dans la BTK est reporté.

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Par Moez HADIDANE

L'encours des crédits net à la clientèle de la BTK s'est légèrement contracté en 2019 de 3,8% à 1,152 milliard de dinars. Le total des engagements de la banque ralentit de 1,2% à 1,671 milliard de dinars, résultant d'une baisse de 1,7% des engagements normaux et d'une légère baisse des créances classées de 0,2%. Les CDL s'élèvent à 535,9 millions de dinars et représentent 32% du total engagements de la banque, contre 31,7% en 2018 et 27,9% en 2017. Les créances accrochées sont couvertes par les provisions et les agios réservées à hauteur de 66,8% en 2019 contre 62% en 2018.

A l'opposé, les dépôts de la banque réalisent une performance de +12,3% totalisant 930,5 millions de dinars, enregistrant ainsi, un accroissement de 102 millions de dinars provenant principalement des dépôts les plus onéreux.

En dépit de la hausse des dépôts à un rythme plus rapide que les crédits, la banque affiche au 4ème trimestre 2019, un ratio Loan to Deposit de 138% contre une exigence règlementaire de 120%. Ce dépassement (par rapport au ratio cible) générerait, selon les commissaires aux comptes, une amende de l'ordre de 212 mille dinars.

La hausse plus rapide des dépôts les plus rémunérés par rapport aux crédits a engendré une hausse de la charge des intérêts encourus de +27% contre une progression de +6,8% seulement des intérêts encaissés. En conséquence, la marge sur intérêts, qui représente 48,2% du PNB en 2018, a chuté de -43% en 2019 à 18,6 millions de dinars et ne représente désormais que 35% du PNB en 2019.

De son côté, la marge sur commissions s'est améliorée de 1,9 million de dinars (+11,9%) à 17,8 millions de dinars. Toutefois, cette amélioration a été absorbée par la régression des revenus du portefeuille de -2,6 millions de dinars à 16,5 millions de dinars.

En aboutissement, le PNB de la banque dégringole sous le poids de la marge sur intérêts de -21,8% revenant à 52,8 millions de dinars fin 2019 contre 67,6 millions en 2018.

La moitié du PNB a été absorbée par le coût du risque, soit des dotations aux provisions de 25,8 millions de dinars. Avec des charges opératoires de 57,3 millions de dinars, équivalent à un coefficient d'exploitation de 108,3% (contre 81% en 2018), la banque réalise un résultat net déficitaire de 30,9 millions de dinars, enchaînant ainsi son 4ème exercice déficitaire de suite.

Les fonds propres de la banque reviennent à 102,4 millions de dinars, soit 51,2% de son capital social : 200 millions de dinars. Rappelons que suite au déficit record réalisé par la BTK en 2016, la banque a renforcé ses fonds propres en 2017 en doublant son capital social de 100 à 200 millions de dinars. Au niveau consolidé, le groupe BTK dégage un RNPG de -27,5 millions de dinars et des fonds propres groupe de 118,4 millions de dinars.

Le Closing de l'acquisition par l'Etat de la part de BPCE dans la BTK est reporté

La structure du capital social de la BTK est répartie entre la BPCE-International (60%), l'Etat Tunisien (20%) et l'Etat Koweitien (20%). Le 13 décembre 2019, le ministère des Finances a annoncé, que l'Etat tunisien avait racheté la totalité de la participation de la BPCE dans le capital de la BTK. Ce rachat devrait permettre à l'Etat de détenir 80% du capital de la BTK. Toutefois, les états financiers de la banque arrêtés au 31 décembre 2019, dévoilent que la BTK fait toujours partie du groupe BPCE.

Selon le rapport général des commissaires aux comptes sur les états financiers de l'exercice 2019, le projet de cession par BPCE-I (actionnaire de référence) de sa participation dans la BTK à l'Etat tunisien, dans le cadre de la crise sanitaire actuelle, a connu un ralentissement des procédures devant permettre la satisfaction des conditions suspensives (autorisations réglementaires) auxquelles l'opération est soumise. Dans ce cadre, la date du Closing, initialement prévue pour le premier trimestre 2020, a été reportée.

Les commissaires aux comptes doutent de la capacité de la banque à poursuivre son exploitation

Toujours, selon le rapport général des commissaires aux comptes, cette situation conjuguée aux autres constats ci-dessous exposés, indiquent l'existence d'une incertitude significative susceptible de jeter un doute important sur la capacité de la société à poursuivre son exploitation.

Les éléments constituant la base d'évaluation de l'incertitude liée à la continuité d'exploitation des commissaires aux comptes se présentent comme suit : 

  1. La Banque a subi des résultats déficitaires chroniques ramenant ses capitaux propres au 31 décembre 2019 à un montant de 102,4 millions de dinars, soit 51,2% de son capital social et donc très proche du seuil fixé par l'article 388 du Code des Sociétés Commerciales ;
  2. Les dépôts concernent un nombre limité de clients, ce qui constitue une forte exposition au risque de liquidité ;
  3. La difficulté à lever des fonds (émissions obligataires, ressources extérieures…etc.) ;
  4. Une régression des parts de marché et des indicateurs de rentabilité ;
  5. Une dégradation significative du coefficient d'exploitation porté de 80,96% fin décembre 2018 à 108,34% fin décembre 2019, laquelle trouve principalement son origine dans la régression du Produit Net Bancaire contre une hausse des coûts ;
  6. Un important taux de créances douteuses et litigieuses (CDL), qui dépasse le seuil requis par les bailleurs de fonds ;
  7. Le ratio de liquidité à court terme LCR n'est pas respecté au titre des mois de juillet, de septembre, et de décembre 2019 contrairement aux dispositions de la circulaire de la BCT n°2014-14 ;
  8. Au 31 décembre 2019, l'exigence minimale de fonds propres règlementaires en regard des risques pondérés telle que prévue par les textes de référence de la BCT (circulaire n°2018-06) n'est pas respectée par la Banque. 

Les Fonds Propres Nets de Base ainsi que les Fonds Propres Nets de la Banque accusent respectivement un solde de 73,85 millions de dinars et 105,71 millions de dinars et représentent respectivement 6,01% (Tier I) et 8,61% (Tier II) du total des actifs pondérés par les risques tels que définis par l'article 10 de la circulaire de la BCT n° 2018-06. Ces niveaux sont en deçà des seuils exigés par l'article 9 de la circulaire susvisée et ne permettent aucune possibilité d'évolution future. Cette insuffisance est passible de sanctions pécuniaires conformément à la réglementation en vigueur.

Les engagements du groupe dépassent le seuil de 25% des fonds propres nets, limite prévue par l'article 51 de la circulaire de la BCT n° 2018-06. Ce dépassement s'élevant à 4,59 millions de dinars générerait les sanctions suivantes :

  • Prudentielle prévue par l'article 54 de la circulaire 2018-06 : le montant du dépassement est ajouté avec une pondération de 300% au total des risques encourus au titre des risques de crédit pour le calcul du ratio de solvabilité ;
  • Pécuniaire prévue par l'article 55 de la circulaire 2018-06 calculée, selon la grille de sanctions pécuniaires prévue en annexe de la circulaire, au taux de 1% du montant du dépassement qui se situe entre 10% et 25 % des Fonds Propres Nets. 

Par référence à la circulaire de la BCT n° 2014-14, la banque affiche un ratio de liquidité de 71,28%, inférieur au taux minimum (100%) exigé.


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