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SOMOCER remet le cap sur l’export, une stratégie doublement bénéfique

ISIN : TN0006780019 - Ticker : SOMOC
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Une année après la recapitalisation, le bilan de SOMOCER n'est pas au beau fixe. L'activité d'exploitation continue à pâtir du ralentissement de la demande intérieure. C'est ce qui ressort de la note publiée par l'intermédiaire en Bourse Tunisie Valeurs au lendemain de l'Assemblée Générale Ordinaire de la société.

Plombé par une lourde charge financière, le résultat net part du groupe ressort déficitaire de 4,4 millions de dinars (hors contribution conjoncturelle), une première depuis 10 ans. Selon Tunisie Valeurs, les performances de SOMOCER dépendraient de sa capacité à maitriser ses marges et à gérer son BFR. Les analystes estiment que le retour aux bénéfices devrait se faire attendre et conseillent en effet le titre à la vente.

Faits et éléments saillants de l'exercice 2016

Malgré l'accélération des ventes à l'export (+37% à 10 MDT), les revenus de SOMOCER ont fait du quasi surplace à 94 MDT. Très présent sur le marché local (une proportion de 90% dans les ventes totales), le groupe a souffert du ralentissement immobilier et de la double concurrence des importations et du marché parallèle.

L'économie de coût générée par le démarrage du projet de cogénération depuis février 2016 (une enveloppe de 2,8 MDT) a été neutralisée par un contexte de change défavorable. La marge brute du groupe s'est érodée de 6 points de pourcentage à 46%.

SOMOCER, poursuit l'analyse, a subi une importante dégradation de sa rentabilité opérationnelle. La baisse des dotations aux amortissements (-38% à 6 MDT), imputée au changement des règles d'amortissement (allongement des durées de vie des immobilisations) a été contrebalancée par une augmentation importante de la masse salariale (+13% à 21 MDT).

La marge d'EBIT a été divisée par deux passant à son niveau le plus bas depuis 2006 (6,6%). Paradoxalement, l'injection de fonds propres survenue en 2016 (une levée de 15 MDT), n'a pas permis de renverser la tendance haussière des charges financières. Retraités des pertes de change (1 MDT), ces dernières se sont appréciées de 5% à 13 MDT, soit le double du résultat d'exploitation (6,3 MDT).

Sur le plan financier, SOMOCER continue à afficher une structure financière endettée (Gearing de 167%). En dépit de l'apport en fonds propres opéré en 2016, la trésorerie demeure sous tension. La baisse de la demande et les sacrifices consentis pour écouler les produits ont porté le BFR à des niveaux record : 355 jours de chiffre d'affaires.

Prévisions 2017 et perspectives d'avenir

Malgré une année 2016 décevante, le management de SOMOCER reste serein sur les perspectives d'avenir du groupe. IL compte redresser la barre par la mise en place d'un plan d'actions axée sur :

1- Le repositionnement sur l'export

Avant 2010, SOMOCER était très actif à l'export. Voulant profiter du rebond du secteur du bâtiment après la Révolution et d'une meilleure compétitivité sur le marché local (des marges plus intéressantes), SOMOCER a fait le choix de se désengager de l'export et se recentrer sur le marché intérieur.

Cette décision s'est avérée préjudiciable pour le groupe. Aujourd'hui, SOMOCER veut remettre le cap sur l'export. Cette stratégie serait doublement bénéfique pour le groupe : elle lui permettrait de déjouer la morosité du marché local et d'assurer une « couverture naturelle » contre le risque de change.

2- La vente des actifs hors exploitation

Pour renflouer sa trésorerie, le groupe compte engager un plan de cession des actifs hors exploitation. Le management a précisé que, mis à part quelques terrains, la Pyramide du Lac serait l'actif majeur du groupe. L'équipe managériale a ajouté que les conditions actuelles du marché ne permettent pas une cession immédiate de cet actif et qu'il envisage d'engager des travaux de mise à niveau avant la cession.

Les analystes de Tunisie Valeurs pensent que la stratégie tracée par le management a une portée long-termiste. Le marché du bâtiment ne présentant pas encore des signes de reprise, 2017 s'annonce encore difficile pour le groupe. Ils tablent, ainsi, sur une progression timide des ventes de 7% à 101 MDT et sur un déficit de 4 MDT.

Publié le 04/07/17 09:08

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