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Caisses de sécurité sociale : Le sombre bilan de 2016 en chiffres

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La situation financière du système de sécurité sociale en Tunisie est préoccupante surtout avec l'aggravation du déficit structurel de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS) et de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) au cours de ces dernières années. 

L'instauration d'une stratégie de réforme permettant d'assurer la pérennité des régimes de sécurité sociale présente à l'heure actuelle l'un des majors challenges qui se pose au gouvernement tunisien.

C'est dans ce cadre que Alumni HEC Carthage a organisé jeudi 26 janvier 2017 un débat sous le thème "L'avenir des caisses de sécurité sociale : Y aurait-il des pensions de retraite demain ?", et ce en présence du ministre des Affaires Sociales, Mohamed Trabelsi, du conseiller auprès du Chef du gouvernement chargé des dossiers sociaux, Sayed Blel, et la DGA de la compagnie d'assurance GAT Vie, Meriem Zine.

Le débat a tourné autour de trois principaux axes à savoir, le dressement d'un état des lieux du système de sécurité sociale, les principaux facteurs qui ont contribué au déficit de la CNRPS et de la CNSS et l'importance de la mise en place d'un plan de sortie de crise.

Caisses de sécurité sociale : un bilan sombre

La situation est très critique. C'est ce qu'a affirmé le ministre des Affaires Sociales. "Le déficit des caisses de sécurité sociale s'est rapidement accentué et devrait atteindre 878 millions de dinars en 2017 dont 606 millions auprès de la CNSS et 172 millions auprès de la CNRPS", a-t-il annoncé. Un déficit chronique en dépit de l'injection de 500 millions de dinars au titre de l'année 2017 pour renflouer les caisses de la CNRPS.

Ces deux Caisses, poursuit le ministre, connaissent des difficultés pour honorer leurs engagements envers la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), rappelant que les créances de la CNSS et de la CNRPS auprès de la CNAM ont atteint plus de 1,7 milliard de dinars en 2016 et toucheront les 2,5 milliards à fin 2017.

Cette situation a eu un impact désastreux sur la trésorerie de la CNAM, qui trouve à son tour des difficultés pour honorer ses engagements financiers envers les prestataires des services (les hôpitaux publics, les pharmacies, les cliniques et les assurés), enregistrant en 2016 un déficit de 630 millions de dinars.

Causes structurelles, indépendantes de la conjoncture économique défavorable 

Le ministre des Affaires Sociales a indiqué que le trend croissant du déficit représente l'une des principales répercussions des mutations démographiques, à savoir l'amélioration de l'espérance de vie à la naissance qui est passée de 58,7 ans en 1976 à 75,3 ans en 2016, et la détérioration du rapport démographique (actifs cotisants/pensionnés) engendré essentiellement par les départ à la retraite anticipés. "51% des pensionnés sont partis à la retraite avant l'âge de 60 ans" , a-t-il annoncé .    

Outre les transformations démographiques, M. Trabelsi a identifié la générosité au niveau du calcul des pensions dans le secteur public comme l'une des causes du déficit du système de sécurité sociale. Il a précisé que les bénéficiaires d'une pension de retraite allant de 80% à 90% du salaire de référence représentent 44% de l'effectif total des pensionnés.

A la fin  de son intervention, le ministre a souligné l'importance de la mise en place des réformes spécifiques urgentes, ce qui permettra de contribuer à l'atténuation  des déficits  durant les prochaines années.

"Sans réformes immédiates, le déficit des caisses sociales dépasserait 11,5 milliards de dinars d'ici 2030" a prévenu le ministre, tout en insistant sur l'importance de la contribution de tous les partenaires sociaux dans la recherche de solutions appropriées.

Perspectives de réforme du système de la protection sociale en Tunisie

Pour sa part, le conseiller auprès du Chef du gouvernement chargé des dossiers sociaux, Sayed Blel, a rappelé que le système tunisien de sécurité sociale, basé sur le principe de répartition, est arrivé à la phase de maturation. "la mise en place d'un socle de protection sociale adapté aux spécificités de la Tunisie s'avère indispensable afin de garantir la viabilité et la pérennité du système", a-t-il estimé.

Selon lui, le socle comporte trois paliers dont le premier vise à assurer un revenu minimum à toutes les classes sociales. Le deuxième concerne les contributions sociales des assurés sociaux des secteurs public et privé, et finalement un troisième palier complémentaire ouvert à tous ceux qui veulent garantir l'intégralité de leurs salaires.

Marwa Souissi

Publié le 01/02/17 14:18

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