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Mehdi Mahjoub: "Nous ambitionnons de finir l'année leader sur le segment des véhicules particuliers"

Par Omar El Oudi, le 20/10/2015

Omar El Oudi

Mehdi Mahjoub, Directeur Général de la société City Cars, concessionnaire de la marque automobile KIA Motors en Tunisie, nous a accueilli dans son bureau pour parler du positionnement de son entreprise sur le marché de l'automobile tunisien et ses perspectives d'avenir sous le contrôle des nouveaux acquéreurs en l'occurrence du consortium Bouchamaoui-Chabchoub.

Sous sa casquette de porte parole de la Chambre syndicale des concessionnaires automobiles, Mehdi Mahjoub nous a dévoilé les revendications de la Chambre adressées aux ministres du Commerce et des Finances quant à l'ouverture totale du marché de l'automobile et les mécanismes à adopter pour mieux règlementer le marché parallèle.

Interview.

Comment City Cars se positionne-t-elle sur le marché de la distribution automobile en Tunisie ?

Il y a plusieurs critères selon lesquels le positionnement de City Cars sur le marché de l'automobile en Tunisie peut être identifié, entre autres, la part de marché, l'image de marque, le rapport qualité prix, et le service. Malheureusement qu'actuellement on n'a pas une étude fiable qui soit faite par un bureau indépendant spécialisé pour justement classer les marques, et ce à cause des exigences règlementaires quant à l’importation des véhicules qui reste assujettie à un programme général d'importation inéquitable et qui ne favorise pas la concurrence.

Pour City Cars, qui fête cette année son sixième anniversaire, et vu sa performance d'une année sur l'autre, la marque KIA a été leader au premier semestre de 2015 sur le segment des véhicules particuliers (VP). A fin septembre, elle s’est classée deuxième à quelques unités du premier et on est persuadé qu'on pourrait finir l'année 2015 en première place.

Ces chiffres représentent un bon indicateur quant au positionnement de la marque KIA sur un marché très concurrentiel. Toute notre stratégie est, ainsi, axée sur la satisfaction du client dans le but de le fidéliser quand le marché de l'automobile sera libre et que le client aura toute la liberté de choisir la marque qu'il veut acheter.

En quoi consiste cette stratégie qui vous a permis de gagner rapidement des parts de marché ?

Pour réussir dans la concession automobile il faut sans doute avoir une marque de renommée, un service et un réseau de qualité, et surtout une équipe de qualité. Et je pense que City Cars répond amplement à toutes ces conditions. J'ajoute à tout cela, la poursuite de l'extension de notre réseau qui atteindra 14 points de vente d'ici fin 2015.

Je vous annonce, aussi, que la société est actuellement en négociation avec un pétrolier de la place pour installer des points service badgés KIA dans ses stations à l'intérieur du pays et ce dans le but d’être le plus proche de nos clients.

Avec ce développement et à l'image de la marque KIA et du consortium Bouchamaoui-Chabchoub, nous avons jugé indispensable d'avoir un nouveau siège pour City Cars qui répondra aux ambitions de la direction de la société. Le siège, bâtit sur un terrain de 12.000 m² à la zone industrielle du Kram dont 9.000 m² couverts, abritera un showroom et un magasin de pièces de rechange de 3.000 m². Le nouveau siège accueillera le personnel de la société à partir du 1er janvier 2016.

La PDM du marché parallèle n’a cessé d’évoluer depuis 2011, atteignant 35% à fin 2014, comment pouvez-vous expliquez cette croissance ?

En 2010, les volumes alloués aux concessionnaires automobiles ont été estimés à 60.000 unités. Après le 14 janvier 2011, vu la situation économique difficile du pays et avec le manque de visibilité à court terme, les concessionnaires ont accepté la proposition du ministre du commerce de l'époque d'abaisser les volumes alloués à 45.000 voitures seulement.

Mais contre toute-attente, la demande n'a pas baissé depuis 2011 et nous avons donc demandé aux ministres du Commerce qui se sont succédés de revoir à la hausse les volumes alloués, mais malheureusement aucun ministre n'a voulu le faire avant la mise en place d'un gouvernement élu, alors que légalement le marché de l'automobile en Tunisie est ouvert depuis mai 2001.

A partir de ce constat et en conséquence de la diminution des volumes alloués aux concessionnaires, le marché parallèle a gagné du terrain puisque le nombre de voitures vendues sur ce marché est passé de 17.000 unités en 2010 à environ 30.000 véhicules actuellement, alors que le nombre des voitures vendues par les concessionnaires agréés est passé de 60.000 à 45.000 unités entre 2010 et 2015.

Toutefois, tous les gouvernements qui se sont succédés ont été convaincus que le marché de l'automobile est légalement ouvert et qu'il doit l'être concrètement, mais malheureusement il y avait un manque de courage pour l'appliquer. 

Maintenant, nous avons pu convaincre l'actuel ministre du Commerce d’augmenter les volumes des voitures alloués aux alentours de 55.000 unités et de commencer dès à présent à préparer la réforme du secteur pour l'ouverture du marché à partir de 2016. Et je suis convaincu qu'en 2017 le marché automobile en Tunisie sera totalement ouvert.

D'ailleurs, le ministère du Commerce va étudier les mécanismes à mettre en place pour inclure le marché parallèle et surtout veiller à l'application des cahiers des charges afin d'augmenter les recettes de l'Etat, pour une meilleure transparence des transactions et traçabilité.

Par conséquent, avec l'augmentation des volumes, une meilleure concurrence s'établira entre les concessionnaires qui auront la possibilité de négocier les prix avec leurs fournisseurs et avoir des 

remises conséquentes dont profiteront les clients finaux, et ce en améliorant nécessairement le service rendu qui s'accompagnera par des investissements sur l'ensemble du territoire tunisien.

Par ailleurs, nous avons entendu parler que le ministère des Finances a décidé, dans le cadre de la loi de finances 2016, d'abaisser la taxe sur tous les produits de consommation à l'importation sauf le Tabac et les voitures. A cet effet, nous avons eu une réunion avec le ministre des Finances M. Slim Chaker, afin de le convaincre de la nécessité de diminuer progressivement le droit de consommation à l'importation, du moins, pour les petites cylindrées afin de rendre le véhicule plus accessible aux consommateurs finaux.

D'autres points ont été évoqués lors de cette réunion, à savoir l'application de la TVA sur la marge pour la vente des véhicules d'occasion, la nécessité d'ouvrir le marché pour agrandir l'assiette imposable de l'Etat et une meilleure transparence au niveau de la distribution des volumes attribués aux concessionnaires, comment intégrer le marché parallèle en appliquant les cahiers des charges qui le réglemente, et éventuellement revenir à l'âge maximum de 3 ans au lieu de 5 ans pour les véhicules importés sous le régime FCR.

Le ministre nous a promis de créer une commission pour se pencher sur l'étude de toutes ces propositions.

Quelles sont vos perspectives sur le reste de l’année en cours ?

A court terme, on espère finir l'année 2015 en première place sur le segment des voitures particuliers dans l'attente de lancer à partir de 2016 les voitures utilitaires. Nous comptons, également, ouvrir deux nouveaux points de vente chaque année pour atteindre au moins un point de vente dans chaque gouvernorat du pays pour mieux servir nos clients. 



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